Intervention de Michaël Zemmour

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 25 février 2020 : 1ère réunion
Table ronde sur les enjeux de la réforme des retraites pour les femmes

Michaël Zemmour, enseignant-chercheur à l'Université de Paris 1 et chercheur associé au Laboratoire interdisciplinaire d'évaluation des politiques publiques de Sciences Po :

Il existe aujourd'hui un minimum contributif de pension dans le régime général et dans la fonction publique. L'un des aspects positifs de la réforme est que la pension unifiée permet de fixer un minimum de pension global. Le minimum contributif est actuellement de 600 ou 700 euros. Aujourd'hui, 50 % des femmes voient une partie de leur pension portée au minimum contributif. Il s'agit de la pension individuelle correspondant à la partie de leur vie durant laquelle elles ont travaillé et cotisé. Leur pension est légèrement bonifiée par rapport au calcul de base.

L'ASPA, ou minimum vieillesse, est conçu pour l'ensemble de la famille. Par conséquent, la situation des femmes est double. Si elles vivent dans un foyer et qu'elles ont leur pension, qui est souvent très faible, elles n'ont pas droit au minimum vieillesse lorsque leur conjoint a des ressources plus élevées. Si le conjoint décède, les femmes perçoivent éventuellement une réversion. Si elles sont seules, le minimum vieillesse est porté à 900 euros.

Cela signifie que les minima de pension n'atteindront pas 1 000 euros pour tout le monde. Ils seront de 1 000 euros pour une carrière complète. Or l'essentiel des femmes concernées par les minima de pension a des carrières incomplètes. La discussion paraît donc alambiquée alors qu'une vraie réforme serait de garantir l'ASPA de 900 euros de manière individuelle, indépendamment des ressources du conjoint.

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