Intervention de Édouard Philippe

Réunion du 25 mars 2020 à 15h00
Questions de contrôle au gouvernement — Producteurs locaux et marchés

Édouard Philippe :

Monsieur le sénateur, je tiens à répondre à votre question, car je sais qu’elle suscite beaucoup d’interrogations et d’appréhension chez les agriculteurs et nombre de nos concitoyens, les uns ayant besoin de ces marchés pour écouler leur production, les autres pour s’approvisionner en produits frais, mais aussi chez les élus et parfois même les préfets, lesquels doivent prendre ces décisions délicates. J’essaierai d’être le plus clair possible.

Le principe général est celui de l’interdiction des marchés. Il nous semble en effet qu’il vaut mieux être prudent sur le plan sanitaire en posant ce principe auquel, cependant, il est possible d’apporter des dérogations.

Ces dérogations doivent être accordées par les préfets, après demande et avis des maires, lesquels sont mieux placés que quiconque pour apprécier si, dans telle commune, le marché est à la fois nécessaire et susceptible d’être organisé dans le respect des conditions de sécurité sanitaire exigées par le Gouvernement.

Les maires, j’y insiste, sont les mieux placés pour porter cette appréciation pour ce qui concerne leur commune, ou tel ou tel quartier de ladite commune. Vous le savez, monsieur le sénateur, j’ai été maire. Je sais donc que, dans une grande ville, il est impossible de faire respecter dans certains marchés les bonnes conditions sanitaires du fait de la disposition des lieux. Je sais aussi qu’à d’autres endroits de ladite ville de petits marchés locaux qui permettent à la population de s’approvisionner en produits frais peuvent parfaitement être organisés en ce sens. Il appartiendra donc au maire de faire une demande d’autorisation pour ces marchés, en justifiant de cette bonne organisation, auprès du préfet, qui pourra accorder une dérogation.

Vous avez évoqué la question de l’interprétation par les préfets de la règle générale et de la possibilité de dérogation. Il nous faut, évidemment, bien expliquer cette règle ; je l’ai fait et le ministre de l’intérieur continuera de le faire.

Les préfets – comment le leur en faire le reproche ? – sont en premier lieu préoccupés par les impératifs de préservation de la santé et, donc, par la limitation maximale des risques. Si telle n’était pas leur préoccupation première, certains leur adresseraient sans aucun doute le reproche inverse.

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