Vu la raréfaction des vols, il y a de toute façon des gens qui peinent à regagner leur domicile.
La liberté de circulation est un grand sujet de vigilance, certains pays s'étant effectivement fermés sur des critères de passeport et pas de résidence.
Sur l'enseignement supérieur, nous accordons beaucoup d'attention aux étudiants Erasmus. Sur les équivalences et reconnaissances de diplôme, des réflexions sont en en cours.
Le Conseil européen a évoqué hier la frontière entre la Grèce et la Turquie. La situation reste tendue. Le travail se poursuit au Parlement européen sur la mise en pause des demandes d'asile demandée par les Grecs. Les Turcs ont pris des dispositions pour que les personnes qui étaient arrivées par des moyens organisés près de la frontière ne s'y trouvent plus.
Sur la désinformation, la description de la gestion de la crise est effectivement éloignée de la vérité... Il s'agit de protéger nos démocraties.
Concernant le manque de solidarité vis-à-vis de l'Italie, dès le 1er février, l'Union européenne a envoyé 56 000 tonnes de matériel en Chine, y compris provenant d'Italie. Une partie de ce que nous recevons de la Chine aujourd'hui est le renvoi de ce matériel. Une grande partie de ce que la Chine présente comme de l'aide relève en réalité de commandes commerciales puisque les usines sont en Chine. Beaucoup de matériel reçu n'est pas aux normes : faux tests, tests déficients, masques inefficaces. La Russie a envoyé des médecins en Italie qui sont en fait des militaires, la Chine a envoyé des experts médicaux qui sont en fait des experts consulaires...
Même si l'Union européenne manque de masques en raison d'une insuffisante capacité industrielle, la France et l'Allemagne ont envoyé chacune un million de masques en Italie, c'est plus que ce qu'a fait la Chine. L'Allemagne prête des respirateurs à la France et à l'Italie. Des patients sont soignés de façon transfrontalière, notamment dans le Grand Est. Il y a donc une solidarité, mais sans mise en scène.
Sur l'anticipation, la France s'est heurtée au Conseil santé à un certain déni. On a mis du temps à mobiliser nos partenaires européens, tant que l'OMS n'avait pas reconnu le Covid-19 comme une pandémie.
La stratégie collective a mis du temps à s'engager, mais elle prend forme. Une forte pression a été mise sur le Royaume-Uni pour qu'il prenne des mesures de confinement.
Sur le décalage entre les différents États membres au Conseil européen, nous constatons que le sentiment d'urgence sur les mesures à prendre est assez différent entre le nord et le sud, du fait de l'avancée de l'épidémie. Une lettre de 9 chefs d'État et de Gouvernement, pas seulement de pays du sud, soutient qu'on ne résoudra pas cette crise avec des instruments nationaux. Il existe un débat sur l'instrument à utiliser : émission commune de « Corona bonds », Mécanisme européen de stabilité (MES), Banque européenne d'investissement, etc. Il faut des moyens européens car c'est tout le continent qui est touché. L'Italie n'est pas responsable de ce qui arrive, ce n'est pas une question de réformes structurelles qu'elle aurait dû faire.