Ma question, que je formule au nom du groupe Union Centriste, concerne La Poste.
Le groupe La Poste vient d’annoncer « se recentrer sur ses missions essentielles ». En conséquence, depuis lundi, le courrier n’est plus distribué que trois jours par semaine. De plus, La Poste ne maintient que 6 % de ses bureaux ouverts, en horaires aménagés, au cas par cas. Enfin, de nombreux distributeurs de billets de La Banque postale ne sont pas approvisionnés.
Les conséquences de ce qui ressemble à une démission sont graves. En milieu rural, certaines personnes se retrouvent totalement isolées. La distribution du courrier trois jours sur six fragilisera un peu plus la presse écrite, sans parler du lien social et d’information qu’elle assure auprès des personnes âgées. Une telle situation est bien peu compatible avec l’idée que les Français se faisaient de ce service public et d’une entreprise qui communique sur sa proximité et son lien avec les territoires.
Encore plus grave, cette situation va couper les vivres à certains de nos concitoyens. J’ai été interpellée par une personne âgée ayant pour seule ressource l’argent qu’elle retire au guichet de La Poste. C’est aussi le cas des plus de 1, 5 million d’allocataires des minima sociaux, qui viennent chaque mois retirer des espèces.
Pour répondre à cette urgence, La Banque postale permettra les retraits d’espèces aux distributeurs à partir du 4 avril, au lieu du 7, et 250 bureaux de poste supplémentaires seront ouverts pour faciliter les retraits aux guichets.
Comment ces mesures pourront-elles être à la hauteur de l’enjeu ? Le retrait aux distributeurs automatiques de billets (DAB) ne sera d’aucune utilité si ces derniers ne sont pas approvisionnés ! En outre, les nouveaux guichets ouverts ne représentent qu’une fraction des bureaux fermés.
À l’heure où les gens n’ont plus d’argent, où les commerçants commencent à consentir des ardoises, ne peut-on correctement protéger les agents de La Poste afin que le service soit rendu normalement ? Pourquoi seraient-ils plus exposés dans les bureaux que les commerçants de bouche, qui sont ouverts ? N’est-il pas possible, au moins en zone rurale, de répartir les tournées restantes en les programmant les lundis, mercredis et vendredis, au lieu de les concentrer en fin de semaine ?