Tous les opérateurs d'importance vitale et tous les opérateurs de services essentiels, comme Enedis, doivent avoir un PCA. Ce sont des outils très précieux, qui ont été élaborés à froid, alors que le secteur du BTP doit actuellement réagir à chaud. Il faudra garder cela en mémoire. Tous les chantiers se sont arrêtés avec le confinement. Imaginez ce qui se serait passé si les services de distribution de gaz, d'électricité ou d'assainissement de l'eau avaient dû être stoppés.
Mon ministère, par exemple, a déclenché son PCA, et nous avons aujourd'hui 60 % des agents en télétravail et 7 % sur le terrain. Dès que nous sommes passés au stade 3 de l'épidémie, tous les opérateurs d'importance vitale et de services essentiels ont mis en oeuvre leur plan.
S'agissant des déchetteries, je suis très attentive au risque de recrudescence des dépôts sauvages. Aujourd'hui, seulement 3 % des déchetteries publiques restent ouvertes. Cette situation s'explique notamment par la réaffectation des personnels vers des services prioritaires, tels que la collecte et le traitement des ordures ménagères. Par ailleurs, la plupart des déchetteries privées, moins nombreuses, sont ouvertes mais elles constatent une forte baisse de leur activité.
Nous avons encouragé les collectivités locales à mettre en place un service minimum, notamment pour accueillir les déchets industriels. Nous travaillons avec elles pour voir comment assurer une couverture satisfaisante du territoire. Je précise que les particuliers peuvent continuer à apporter leurs déchets dans les points d'apport volontaire. Je partage votre préoccupation, mais il faut laisser le temps aux collectivités de se réorganiser.
J'en viens au guide de bonnes pratiques dans le secteur du BTP. À ce sujet, nous avons des échanges intenses, en particulier avec le ministère du travail, pour accompagner l'organisme de prévention du BTP dans l'élaboration de ce guide. Les partenaires sociaux ont transmis dans le courant de la semaine dernière leurs propositions, qui ont été analysées par la direction générale du travail et la direction générale de la santé. Nous leur avons renvoyé ce matin le projet de guide avec les observations de ces deux directions. Je sais que les organisations patronales et syndicales sont en train de discuter de cette version amendée. J'espère que nous allons aboutir au plus tôt, de sorte que des chantiers urgents puissent reprendre, notamment les opérations de maintenance des réseaux et de réparation des infrastructures, bien évidemment dans le respect de la santé des salariés.