La production d'électricité renouvelable est actuellement importante. Avec la chute de la demande, elle a atteint dimanche dernier, en instantané, un niveau record de 45 % de la production totale. On peut s'en satisfaire, mais il faut aussi répondre aux difficultés du secteur.
Nous avons d'ores et déjà gelé la baisse de tarif qui était prévue, au 1er avril 2020, pour le photovoltaïque. Nous accorderons des délais supplémentaires, sans application de pénalités, à tous les porteurs de projet dans le domaine des énergies renouvelables. Ces derniers n'ayant actuellement pas l'esprit à répondre aux appels d'offres, nous allons décaler ceux-ci dans le temps.
Il faut que nous puissions rapidement relancer la dynamique de développement des énergies renouvelables, afin de tenir les objectifs fixés dans la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Nous allons donc réfléchir à d'autres mesures permettant de donner du souffle à cette filière.
La crise actuelle montre aussi tout l'intérêt de relocaliser certaines productions en Europe, par exemple pour le secteur du photovoltaïque, qui est dépendant des productions asiatiques. Nous avions déjà entamé une réflexion sur ce point avec Bruno Le Maire dans la perspective du futur pacte productif ; la crise ne fait que renforcer nos préoccupations en la matière.
Face à la crise sanitaire actuelle, certains pays ont demandé la remise en cause du Green deal et de ses objectifs, notamment la neutralité carbone en 2050. Évidemment ça n'est pas la position de de la France. Il y a, j'en suis convaincue, des fondements communs entre la crise sanitaire que l'on vit et la crise écologique et climatique. Certes, il faudra faire repartir rapidement l'économie, mais aussi se prémunir contre la survenue d'autres crises - sanitaires, climatiques, etc. La notion de résilience doit nous guider. La France continuera en tout cas à soutenir le Green deal de la Commission européenne, et nous sommes un certain nombre d'États en Europe à considérer qu'il est plus que jamais nécessaire.