J'entends l'impatience qui s'exprime - je l'entends dans mes échanges avec les ONG, les associations, les think tank, les parlementaires - mais, aujourd'hui, nous n'avons pas atteint le pic de l'épidémie. Nos concitoyens ne comprendraient pas que nous ne consacrions pas tous nos efforts à lutter contre l'épidémie, protéger nos soignants et garantir la continuité des secteurs fondamentaux. Le Gouvernement est mobilisé à 100 % sur la gestion de la crise.
Au-delà, nous pouvons bien évidemment réfléchir aux leçons à tirer. Les points de vue ne seront pas unanimes. Les Tchèques et les Polonais ont effectivement très vite demandé l'abandon du Green deal. D'autres acteurs se sont manifestés auprès de la Commission européenne pour que les objectifs en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) soient repoussés. La France, elle, porte l'ambition que l'on poursuive la trajectoire fixée dans le cadre du Green deal. Il faudra, pour cela, approfondir certaines de nos analyses, par exemple sur la délocalisation des chaînes de valeur et la vulnérabilité qui en découle ou sur la résilience face à certains épisodes climatiques.
Ce débat aura lieu et il est pour moi important de s'entendre sur le fait qu'on ne pourra pas, au motif de répondre à la crise actuelle, se fragiliser face à de possibles autres crises. Mais, pour l'heure, l'urgence est à la gestion de l'épidémie.