Monsieur le sénateur Durain, vous posez la question des difficultés d’approvisionnement en masques sur le marché mondial et vous évoquez les commandes réalisées par les uns et par les autres – les collectivités locales, vous l’avez dit, prennent toute leur part de cet effort.
L’événement que vous mentionnez – il est important de partir de ce qui s’est réellement passé à l’aéroport de Bâle-Mulhouse –, est la conséquence de la course aux masques.
Un certain nombre d’importateurs prennent des commandes de différents interlocuteurs, État ou collectivités locales.
Dans le cas particulier que vous évoquez, il n’y a pas eu de réquisition, ni par l’armée ni par qui que ce soit. Il y a eu des commandes – des commandes légitimes, fortes, faites par des collectivités locales et par l’État, et en particulier par l’ARS du Grand Est. Cette dernière avait commandé et attendait de l’importateur dont il est question quelque 6 millions de masques.
Toutefois, les livraisons initialement prévues n’ont pas été au rendez-vous. Une première commande de 2 millions de masques a été livrée à l’ARS, qui a pu distribuer ceux-ci largement ; l’importateur devait livrer le reste, soit 4 millions de masques, dimanche dernier, par un avion spécialement affrété.
Or cet importateur avait aussi pris les commandes de deux collectivités locales, la région Bourgogne-Franche-Comté et le département des Bouches-du-Rhône. Au moment de la livraison, seuls 3, 4 millions de masques étaient disponibles ; ils ont été dévolus en priorité aux personnels soignants de la région Grand Est. Chacun sait qu’il ne s’agit pas là de concurrence, dès lors que l’enjeu était de fournir en priorité ces personnels soignants.
Votre question me donne l’occasion de réaffirmer – je le ferai de nouveau dans quelques instants en répondant au sénateur Philippe Bas – qu’il n’est évidemment pas question qu’une guerre des masques ait lieu entre les collectivités locales et l’État. Nous devons tout faire pour travailler main dans la main ; c’est là le sens des instructions que j’ai rappelées hier soir à l’ensemble des préfets.