Intervention de Marie-Pierre Monier

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 6 avril 2020 : 1ère réunion
Programme de travail de la délégation

Photo de Marie-Pierre MonierMarie-Pierre Monier :

Je vous remercie pour le travail de la délégation, qui se poursuit malgré des conditions de travail compliquées.

Je voudrais évoquer les appels d'urgence passés dans les pharmacies. Les choses se sont mises en place progressivement dans mon département. Selon les informations qui m'ont été communiquées par la gendarmerie de la Drôme, très impliquée dans la lutte contre les violences faites aux femmes, il ne semble pas y avoir encore de remontées du terrain.

Je voudrais vous signaler une initiative qui, reprise par le ministère de l'intérieur, vient de la Drôme. Le colonel a demandé aux intervenants sociaux en gendarmerie de contacter tous les cas connus de femmes victimes de violence dans le département. Ils se sont réparti les informations collectées en 2019 et, plutôt que d'attendre d'être contactés - à cause du confinement, il y a actuellement peu d'appels - ils prennent l'initiative de chercher l'information auprès des victimes déjà identifiées. La gendarmerie reste donc, dans mon département, très mobilisée.

La gendarmerie a constaté également en mars une baisse à hauteur de 20 %. Elle attribue cette diminution en partie au fait que les ex-conjoints sont confinés en dehors du département et qu'ils ne peuvent donc pas se déplacer. Il y aurait en revanche une hausse de 20 % de signalements.

La gendarmerie est en relation avec le CIDFF de la Drôme, qui a identifié des logements disponibles, notamment des places dans les hôtels pour y loger les conjoints violents : cette solution permet de ne pas déplacer les femmes et les enfants.

De plus, le département est désormais pourvu de onze téléphones grand danger (TGD) au lieu de quatre initialement. Notre demande a donc été satisfaite.

J'ai contacté l'association Remaid - France victimes 26 qui s'occupe des violences conjugales. Elle a maintenu un accueil téléphonique et propose également un soutien psychologique. Elle propose par ailleurs chaque semaine sur Facebook des séances de sophrologie. L'association continue à prendre en charge les personnes victimes de violences intrafamiliales par ascendant ou descendant, sans pouvoir produire de chiffres sur leur augmentation ou diminution.

Par ailleurs, je suis préoccupée par le dispositif mis en place dans les pharmacies, qui semble avoir du mal à se mettre en place. Il n'est pas certain que les femmes aient reçu l'information sur cette faculté qui leur est désormais ouverte.

Enfin, je me pose la question de la mise à disposition de masques pour les professionnels et les bénévoles. Dans mon territoire, les infirmières « courent » après les masques. Le médecin de mon village n'en avait plus ; c'est une entreprise de BTP qui lui en a fourni. Des masques sont-ils prévus pour les structures d'accueil et d'hébergement des victimes de violences ? Dans ces institutions aussi, les besoins sont importants. Je ne suis pas sûre que cette dimension soit prise en compte actuellement.

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