Intervention de Jean-François Delfraissy

Commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale — Réunion du 15 avril 2020 : 1ère réunion
Audition de Mm. Jean-François delFraissy président du comité de scientifiques covid-19 et aymeril hoang expert en numérique membre du comité de scientifiques covid-19 en téléconférence

Jean-François Delfraissy, président du comité de scientifiques Covid-19 :

En ce qui concerne les mesures générales de sortie du confinement, le comité de scientifiques plaide pour une tentative d'harmonisation européenne. Si l'on doit recourir à des approches technologiques, il serait judicieux qu'elles ne soient pas trop différentes d'un pays à l'autre. Ensuite, nous devons bien distinguer la différence entre les décisions politiques, leur acceptabilité par les citoyens et la réalité de ce qui se passe sur le terrain. Au fond, il en va de même, en médecine, entre le traitement prescrit par le médecin, son acceptation par le patient et sa plus ou moins grande observance. Présenter, sur ce sujet sensible, une solution partagée entre deux ou trois grands pays européens, qui ont des cultures, des visions et des situations différentes, permettrait probablement de montrer à nos concitoyens, qui, légitimement, vont se poser un certain nombre de questions, que le dispositif qu'on leur propose ne résulte pas seulement d'une décision du gouvernement français, mais qu'il a été élaboré avec plusieurs États et qu'il est proposé, en même temps, aux Allemands ou aux Suisses. Cela renforcerait son acceptabilité : celle-ci serait plus importante que si l'on présentait uniquement cette stratégie comme une stratégie à la française, comme on sait le faire d'habitude... Profitons-en pour jouer un peu la carte de l'Europe, qui, jusqu'à maintenant, il faut en convenir, a été peu au rendez-vous de cette crise, au moins sur les aspects sanitaires.

Cette proposition rejoint aussi la recommandation du comité de scientifiques relative au double volontariat : la liberté, d'abord, de charger ou non l'application ; puis le volontariat dans la transmission du fait qu'on l'on a été diagnostiqué positif - et non pas séropositif, soyons précis, car ce n'est pas exactement la même chose. Je rappelle à cet égard qu'il existe deux types de tests : les tests par RT-PCR sont des tests virologiques de nature à rechercher la présence du virus sur une personne qui pense avoir des symptômes, par le biais d'un prélèvement nasal, afin de détecter l'acide ribonucléique (ARN) viral. Les tests sérologiques, de leur côté, visent à détecter, par une prise de sang, la présence d'anticorps, montrant que la personne a été, à un moment donné, en contact avec le virus. En l'occurrence, nous évoquons l'utilisation du test par RT-PCR, qui permet de réaliser des diagnostics. On espère pouvoir en réaliser à la mi-mai environ 100 000 par jour, en s'appuyant à la fois sur le public et sur le privé.

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