Intervention de Philippe Dallier

Réunion du 21 avril 2020 à 21h30
Loi de finances rectificative pour 2020 — Articles additionnels après l'article 1er

Photo de Philippe DallierPhilippe Dallier :

Les débats que nous avons sur les premiers amendements de ce PLFR ont un petit goût d’été 2012. Pourtant, à l’époque, on n’entrait pas dans la crise, on commençait, en tous les cas on l’espérait, à pouvoir en sortir. Mais souvenez-vous de ce que vous avez fait cette année-là. Sur les mêmes arguments, à l’été 2012, après la victoire de François Hollande – vous vous en souvenez, monsieur Savoldelli ? –, qu’avez-vous fait ? Vous avez dit : il faut réduire les déficits, il faut dépenser plus, et pour cela, on va utiliser le levier fiscal de 30 milliards d’euros.

Que s’est-il passé dix-huit mois plus tard, en décembre 2013, lors des vœux du Président de la République au Français : machine arrière toute ! Si, pendant les dix dernières années – je veux bien exclure la période 2007 –, si, pendant le quinquennat de François Hollande, nous n’avons pas réussi à relancer la croissance ni à inverser la courbe du chômage et de la dette, c’est certainement parce que, à l’été 2012, vous vous êtes trompés en écrasant les entreprises et les particuliers d’impôts.

Ayez un peu de mémoire ! De grâce, ne commettons pas les mêmes erreurs, surtout au moment où nous entrons dans une crise qui est encore plus grave que celle de 2008 !

Au demeurant, alors que je suis sénateur depuis 2004, je me réjouis d’avoir entendu mon collègue Fabien Gay vanter les mérites des niches fiscales ! §Vous avez dit que l’ISF-PME n’était pas si mal, car il permettait d’orienter…

Au fait, pourquoi a-t-on créé autant de niches fiscales dans ce pays ? Parce que les impôts étaient trop lourds et que les dispositifs créés visaient à les alléger – nous avons suffisamment critiqué ce procédé les uns et les autres.

Mes chers collègues, nous ne discutons pas aujourd’hui d’un projet de loi de finances. La situation, c’est l’urgence ; il faut répondre à cette crise, mais de grâce, n’assommons pas de nouveau les Français d’impôts !

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