Intervention de Fabien Gay

Réunion du 21 avril 2020 à 21h30
Loi de finances rectificative pour 2020 — Articles additionnels après l'article 1er

Photo de Fabien GayFabien Gay :

Notre amendement vise à augmenter le taux de la taxe sur les transactions financières à 0, 5 %, ce qui pourrait rapporter 1, 2 milliard d’euros.

En réalité, le débat est maintenant de savoir qui va payer la crise. Vous avez commencé à y répondre, puisque le Gouvernement, la droite et le Medef portent depuis dix jours des propositions en vue d’alléger les 35 heures, de rogner les RTT et les congés payés dans la prochaine période pour relancer l’économie. Autre option : il va falloir, comme l’a indiqué M. Husson au début de notre discussion, que les plus riches contribuent.

Nous avons proposé plusieurs séries d’amendements : le retour de l’ISF, vous nous dites non ! Partiellement, pour une année : non ! La contribution exceptionnelle sur les hauts revenus : non ! Toujours non… Là, j’attends la réponse, mais je sais déjà que, même à une augmentation du taux de la taxe sur les transactions financières à 0, 5 %, vous direz non !

Donc, allez au bout de votre raisonnement et dites que les mesures que nous avons prises dans le PLFR 1 sur l’allégement du code du travail vont se prolonger, y compris après la crise sanitaire, et que vous ferez peser sur les salariés de ce pays la relance économique. C’est ce que vous voulez et, à un moment, il faudra que vous soyez francs.

Vous refusez systématiquement toutes nos propositions, comme c’est le cas depuis la reprise de la séance, mais vous continuez à dire qu’il va falloir que tout le monde se retrousse les manches et contribue à l’effort général. Pascal Savoldelli vous propose de faire appel aux plus hauts revenus, soit 1 % des salariés, dont les salaires dépassent 250 000 euros – ce n’est pas donné à tout le monde –, car il est normal, dans les moments que nous traversons actuellement, de les solliciter un peu plus que d’habitude.

La question des dividendes est en train de monter partout. Il faut décider leur annulation pure et simple pour cette année, comme au Danemark, au lieu de moduler les options.

Pour finir, vous aviez dit que les entreprises qui profiteraient du chômage partiel ou du prêt garanti par l’État (PGE) ne pourraient pas verser de dividendes. Or Vivendi distribuera 695 millions de dividendes, alors que ses deux filiales, Canal Plus et Vivendi village ont fait appel au chômage partiel. Donc, pour Vivendi, c’est fromage et dessert ! Acceptez-vous cela, monsieur le ministre ?

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