La première question est une question importante, que certainement les Français se posent : faut-il augmenter les impôts pour combler le déficit et la dette que nous choisissons presque unanimement d’alourdir, parce que l’heure est grave ? Telle n’est pas notre position.
En effet, en sauvant de la faillite le plus grand nombre possible d’entreprises et en « nationalisant » le salaire de près de 10 millions de Français à travers le chômage partiel, donc en évitant les licenciements massifs que nombre de pays occidentaux connaissent, nous faisons un pari, dont nous savons que nous le remporterons, même si cela doit prendre du temps, parce que les entreprises, les salariés pourront redémarrer l’activité économique et recréer de la richesse, donc des recettes fiscales et sociales qui rembourseront une partie de la dette créée.
Il y a quelques instants, M. Kanner a reproché à M. Dallier d’avoir la mémoire sélective. La sienne ne l’est pas moins, car il n’a pas rendu des comptes publics avec un déficit à moins de 3 % du PIB – ou alors, ces comptes étaient très éloignés des vérités objectives relevées par la Cour des comptes, qui a établi le déficit à 3, 4 %.
Au reste, monsieur Kanner, notre stratégie est totalement inverse de celle du gouvernement précédent : nous avons baissé les impôts, ce qui nous a été fortement reproché ici, et, malgré cela, augmenté largement les recettes. De fait, comme nous le pensions, des taux plutôt bas et la suppression d’impôts idiots qu’aucun de nos voisins n’applique ont stimulé la création de richesses.
Résultat : comme la Cour des comptes et la Commission européenne l’ont fait observer, et même si la crise du coronavirus l’a rendu moins visible, nous avons amélioré les comptes publics au-delà même de ce que prévoyait la loi de finances initiale.
Excusez-moi d’être un peu long, monsieur le président, mais je tiens à insister : tout en baissant largement les impôts, nous avons presque ramené le déficit à 2 %, hors l’effet one-off du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi ; nous avions l’une des meilleures croissances de l’Union européenne et le chômage le plus bas depuis vingt ans – à cet égard, monsieur Kanner, point n’est besoin de rappeler la courbe du chômage qui a empêché le représentant de votre famille politique de se représenter…
Bref, notre stratégie fiscale et économique commençait à porter ses fruits, et des centaines de milliers de personnes retrouvaient le chemin de l’emploi. En revanche, augmenter les impôts est une stratégie de court terme dont je puis comprendre l’idéologie, mais qui n’a jamais fait qu’aggraver le chômage dans notre pays !