Malheureusement, les statistiques donnent un peu raison aux auteurs de ces deux amendements.
Aujourd’hui, les secteurs du tourisme et de l’hôtellerie, ainsi qu’un certain nombre de commerces sont totalement à l’arrêt. C’est le cas également de 90 % des entreprises du BTP. La reprise devrait être progressive pour certains commerces, plus rapide pour d’autres. Espérons que le bâtiment pourra reprendre rapidement. Un guide des bonnes pratiques étant paru, un certain nombre de chantiers devraient pouvoir redémarrer.
Cela étant, la commission est un peu réservée sur le tempo proposé. La crise très grave que nous connaissons risque d’entraîner, tant mieux peut-être, outre parfois des effets pervers, un prix du pétrole durablement bas pendant quelques mois. Je pense que peu d’éléments pourraient concourir à une hausse du prix du carburant, la demande étant faible, en particulier dans les transports et les échanges internationaux. Dès lors, il nous a semblé que c’était peut-être au cours de cette période qu’il fallait appliquer la hausse prévue, car elle pourrait être relativement insensible pour les entreprises.
Ces amendements visent non pas à supprimer cette hausse, mais à la repousser de six mois. Or ne conviendrait-il pas de l’instaurer au moment où le prix du carburant est au plus bas ? La reporter ne reviendrait-il pas à reculer pour mieux sauter ? La question se pose.
L’avis de la commission, je le répète, est réservé, même si j’entends bien les difficultés du secteur. Il ne faudrait pas, en effet, qu’il subisse un prélèvement de 220 millions d’euros au moment de la relance.