Il y a des intérêts financiers, mais aussi politiques, et même géopolitiques.
L'éducation est évidemment un axe central. Il y a déjà ce que l'on appelle l'éducation aux médias et à l'information (EMI) dans le cadre de l'éducation nationale. Peut-être faut-il en faire encore plus sur la prévention des risques de la mauvaise information. On entre dans un monde où les enfants, dès l'âge de trois ou quatre ans, apprennent à lire quasiment sur une tablette ou un téléphone portable. Cependant, je ne crois pas qu'il faille imaginer un enseignement séparé. L'EMI doit irriguer tous les enseignements.
À mon sens, et c'est le pari du Gouvernement, il convient d'insister sur les savoirs fondamentaux, c'est-à-dire apprendre à lire, écrire et compter correctement, ce qui n'est pas complètement le cas à l'entrée au collège pour beaucoup d'enfants. Ce socle renforcé accroîtrait à son tour les défenses immunitaires intellectuelles contre les théories du complot.
J'interviens auprès de professeurs d'histoire-géographie pour le compte du Mémorial de la Shoah sur ces sujets. Il m'est arrivé, plus rarement, d'intervenir directement auprès de collégiens et de lycéens. Il faut bien voir que, pour certains collégiens, le monde est gouverné par une société secrète qu'ils appellent les Illuminati, mais je me suis aussi retrouvé face à huit adolescents qui ne savaient pas que l'homme avait marché sur la lune en 1969. On part donc de très loin pour certains publics.
Ne mettons pas la charrue avant les boeufs et renforçons déjà les fondamentaux.