Cet universitaire s’était passionné pour la politique depuis l’adolescence. Il connut une jeunesse très engagée dans les Jeunesses communistes, puis lors des événements de mai 1968. Il fut aussi cofondateur de la Ligue communiste.
En 1986, il rejoignit le parti socialiste, dont il fut longtemps secrétaire national.
En 1988, Henri Weber devint conseiller technique au cabinet de Laurent Fabius, alors président de l’Assemblée nationale. De 1991 à 1993, il participa comme chargé de mission aux cabinets de Martin Malvy et du président Louis Mermaz, alors ministres chargés des relations avec le Parlement. Maire-adjoint de Saint-Denis en 1989, puis conseiller municipal de Dieppe en 1995, il fit son entrée dans notre assemblée la même année, comme sénateur de la Seine-Maritime.
Au cours de ses neuf ans de mandat sénatorial, Henri Weber, membre de la commission des affaires culturelles, intervenait régulièrement dans les débats concernant des secteurs qu’il connaissait particulièrement : l’enseignement supérieur, la culture, ou encore la communication et l’audiovisuel. Son bureau, occupé par de nombreux livres, témoignait de son érudition. Son engagement européen le conduisit par la suite à siéger pendant dix ans au Parlement européen, de 2004 à 2014.
Avec lui disparaît une figure qui a marqué notre vie politique, une personnalité dotée d’un sens de l’humour dont je me souviens personnellement, un intellectuel érudit et passionné par les débats d’idées, qui avait pour devise d’« agir en homme de pensée et penser en homme d’action ». Ayant acquis une forme d’autorité intellectuelle, il fut aussi un combattant très déterminé contre le racisme.
Au nom du Sénat, après avoir rappelé sa mémoire, je souhaite exprimer notre sympathie à son épouse Fabienne Servan-Schreiber, à ses enfants, à ses proches, aux membres du groupe socialiste et à tous ceux qui ont partagé ses engagements, dans leur diversité.
Je vous propose d’observer un instant de recueillement.