« Voilà donc le moment où nous devons dire à la France comment notre vie va reprendre » : ce sont vos mots, monsieur le Premier ministre, et ils témoignent de la gravité du moment.
Nous avons noté votre grande prudence pour procéder à un déconfinement sous conditions, par étapes et sur-mesure selon les territoires. Nous sommes néanmoins très dubitatifs quant aux modalités et aux moyens mis en œuvre, et à cet égard vous ne nous avez pas convaincus.
Trop d’ambiguïtés demeurent. Même la question de la fourniture de masques à chaque Français, posée depuis des semaines, n’est toujours pas entièrement réglée et le flou relatif à la reprise de l’école inquiète les parents, les enseignants et les maires. Les principes qui guident vos décisions en la matière ne sont d’ailleurs pas clairs et ne semblent être ceux ni de la réussite scolaire ni de l’égalité des chances entre les enfants.
Quant à votre réponse à la crise sociale dramatique qui est devant nous, elle n’est pas, à notre avis, à la hauteur de la situation. Nous sommes encore plus inquiets quand nous entendons votre ministre du travail envisager, dès ce matin, de durcir les conditions du chômage partiel au 1er juin ou lorsque nous apprenons votre volonté de maintenir la réforme de l’assurance chômage à la rentrée.
Après vous avoir écouté attentivement hier, je veux vous poser deux questions. Quand et comment allez-vous clarifier toutes les zones d’ombre qui persistent encore, en particulier pour l’école ? Allez-vous enfin mettre l’urgence sociale au cœur de votre politique face à cette crise ?