Nous transmettons toutes les mesures prises dans le cadre de l’application de l’état d’urgence sanitaire, y compris celles qui ne relèvent nullement du domaine législatif, aux deux assemblées, de sorte – c’est bien naturel – que l’information soit complète ; M. le président du Sénat le répète souvent et je tiens à l’en remercier.
L’instauration de l’état d’urgence sanitaire n’est pas le fait du Gouvernement : elle résulte d’une loi, qui a été débattue et approuvée par le Parlement. Vous aviez parfaitement le droit, monsieur le sénateur, de voter contre – c’est très respectable –, mais votre vote particulier ne commande pas celui des deux assemblées, celui de l’ensemble de la représentation nationale.
Or l’Assemblée nationale comme le Sénat ont considéré que cet état d’urgence était nécessaire : ils en ont débattu et ont d’ailleurs ajouté un certain nombre de dispositions au texte du Gouvernement.
Je trouve d’ailleurs que c’est un peu curieux pour un sénateur – je me permets de vous le dire très franchement – d’avoir formulé de la sorte la question que vous venez de me poser : le projet de loi qui instaurait l’état d’urgence sanitaire a été très largement débattu dans cet hémicycle, très largement corrigé, amélioré – je veux bien employer tous les mots que vous voudrez ! Il l’a été, justement, afin de limiter au plus près les compétences du Gouvernement pendant cette période. Vous vous en souvenez parfaitement : il s’agissait non pas de lui offrir une habilitation générale, mais d’énumérer précisément l’ensemble des compétences dont le Parlement acceptait que le Gouvernement fasse usage.
Monsieur le sénateur, de deux choses l’une : soit ce que vous faites ne sert à rien, soit cela sert à quelque chose. Or ce que vous faites sert !