Intervention de Édouard Philippe

Réunion du 29 avril 2020 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Démocratie en réponse à la crise sanitaire

Édouard Philippe :

Mais je vous réponds, monsieur le sénateur !

L’état d’urgence sanitaire a été amélioré grâce au travail du Parlement. Ensuite, c’est nous qui appliquons la loi : je trouve cela parfaitement naturel.

Cela dit, nous viendrons devant le Parlement discuter des mesures nécessaires au déconfinement et de la prolongation éventuelle de l’état d’urgence sanitaire ; il s’agira de vérifier sous quelles conditions il devrait l’être et avec quel type de contrôle.

Nous ne vivons pas des temps normaux, monsieur le sénateur. Si l’on pense que l’arsenal juridique préexistant aurait permis de régler la question de l’état d’urgence sanitaire, il faut le dire. Cependant, je constate que le Parlement et le Gouvernement ont fait un choix différent. Pour ma part, en tant que Premier ministre, je respecte la loi, tout ce que dit le Parlement. Vous ne pouvez pas nous demander d’aller au-delà. Nous respectons la loi et nous respectons scrupuleusement la Constitution.

Quand je me suis exprimé hier devant l’Assemblée nationale, j’ai fait usage des dispositions de l’article 50-1 de la Constitution. J’aurais parfaitement pu – je ne dis pas que cela aurait été mieux, je pense au contraire que cela aurait été pire – faire cette déclaration sous la forme d’une conférence de presse à la télévision : j’aurais mis des cartes et des chiffres derrière moi, cela aurait peut-être été plus clair pour les Français.

J’ai choisi de m’exprimer à l’Assemblée nationale, parce que celle-ci, comme le Sénat, bien entendu, est le lieu où l’on débat des sujets d’intérêt national, le lieu où l’on peut prendre une position. Je l’ai déjà indiqué hier, monsieur le sénateur : les parlementaires ne sont pas des commentateurs de l’action publique ; ils prennent une position politique. Ils sont pour – c’est respectable ; ils sont contre – c’est respectable aussi ; ils s’abstiennent – c’est tout aussi respectable. En tout cas, ils ne commentent pas : ils votent ! C’est une mesure de respect à l’égard de l’Assemblée nationale et du Parlement tout entier : je l’assume, je la défends ; pour vous le dire franchement, monsieur le sénateur, je suis même certain que nous pourrions nous retrouver sur ce point.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion