Monsieur le Premier ministre, hier, lors de votre déclaration devant l’Assemblée nationale, vous avez esquissé les conditions du déconfinement scolaire, question qui est évidemment au cœur des préoccupations des familles.
Après une communication quelque peu cacophonique de la part de l’exécutif sur ce sujet – il faut bien le reconnaître –, vous avez en quelque sorte relativisé l’importance du 11 mai, date que d’autres avaient fixée comme un objectif.
Jamais, même en temps de guerre, les écoles n’avaient été fermées sur l’ensemble de notre territoire national. Par conséquent, je mesure bien l’ampleur de votre tâche durant la période si délicate que nous connaissons.
Je ne vous ferai donc pas l’affront, ni d’ailleurs le plaisir, de me ranger dans le camp de ceux qui prétendent connaître d’emblée toutes les solutions. Tout au plus me permettrai-je d’attirer votre attention sur certaines questions qui restent en suspens et méritent, à mon sens, des éclaircissements.
D’abord, comment concilier l’urgence pédagogique vis-à-vis des décrocheurs avec un retour en classe basé sur le volontariat ?
Ensuite, alors que nos professeurs sont très largement mobilisés, comment assurer à la fois leur présence en cours et le prolongement d’un enseignement à distance pour ceux qui n’auront pas repris le chemin de l’école sur la base du volontariat ?
Par ailleurs, il demeure des questions qui concernent directement les compétences des collectivités locales ; elles méritent d’être éclaircies, car beaucoup d’élus nous interrogent.
Quelles sont les préconisations du Gouvernement concernant la restauration et les transports scolaires, ainsi que les activités périscolaires ? Qui fournira les masques et qui les paiera ?
Toutes ces questions sont importantes. Il ne faudrait pas faire peser sur les épaules des seuls maires la charge de la gestion de cette crise. Je suis convaincu, comme nombre de mes collègues, que les maires mettront tout en œuvre pour réussir ce déconfinement, mais ils ne peuvent pas être tenus responsables d’éventuelles contaminations qui auraient lieu au sein des établissements scolaires. Sur ce dernier point en particulier, monsieur le Premier ministre, pouvez-vous leur apporter une garantie ?