Madame la secrétaire d’État chargée des affaires européennes, l’Union européenne, déjà affaiblie par le Brexit avant l’éclatement de la crise sanitaire, peut-elle être aujourd’hui une victime collatérale du Covid-19 ?
Alors que nous avons plus que jamais besoin de l’Union européenne, les problèmes européens semblent devant nous : intransigeance des pays du Nord à l’égard d’une solidarité européenne plus intégrée, choix américain des Allemands pour l’application de tracing qui laisse la France bien seule sur la scène européenne avec son StopCovid, fermeture des frontières, restrictions de circulation pour les biens et les personnes…
Les conséquences de la crise sont très nombreuses et touchent beaucoup d’aspects de notre quotidien : ce sont autant de difficultés que l’Union européenne aura à surmonter pour permettre une véritable relance.
Dans ce contexte, on constate aujourd’hui des replis aux frontières qui n’avaient plus été observés depuis la création de l’espace Schengen. En effet, comme me l’ont indiqué Claude Kern et mes autres collègues frontaliers, de nombreux points de passage vers l’Allemagne ont été fermés. Les Alsaciens travaillant en Allemagne doivent ainsi attendre des heures aux postes frontières pour des contrôles administratifs et policiers tatillons, une situation qui entraîne des tensions de part et d’autre de la frontière.
Derrière ces problématiques se joue l’avenir de l’Europe, dont l’enjeu est bien la coopération décisive et stratégique entre États membres. Si, aujourd’hui, les États gèrent la crise sanitaire chacun de leur côté, ce qui est bien logique, la vie doit maintenant repartir et, avec elle, les échanges transfrontaliers de toute nature, organisés dans les meilleures conditions de sécurité et de bonne volonté.
Dans cette perspective, madame la secrétaire d’État, quels échanges menez-vous avec nos pays voisins, en particulier l’Allemagne, pour faciliter la situation des travailleurs frontaliers ? Plus globalement, quels échanges avez-vous engagés avec l’ensemble de nos voisins pour anticiper la sortie de crise et permettre un retour progressif à la normale ?
Dans cette période où nous avons tant besoin d’une Europe forte et qui parle d’une seule voix pour réussir la relance industrielle et faire face aux enjeux sanitaires, écologiques et numériques, nous comptons sur l’action de la France pour qu’une dynamique partenariale européenne soit véritablement relancée !