Intervention de Patrick Hetzel

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 9 avril 2020 à 9h40
Technologies de l'information utilisées pour limiter la propagation de l'épidémie de covid-19

Patrick Hetzel, député, vice-président de l'Office :

a marqué son accord avec les propos d'Émilie Cariou et a fait part de son impression qu'au moment où la citadelle est fortement attaquée, l'on débat du sexe des anges. Alors que certains sujets sont véritablement majeurs, l'on se concentre sur une question de nature technique, qui ne reìsoudra rien au regard de ce qu'il faudra mettre en oeuvre pour vaincre l'eìpideìmie. Le confinement vise à « aplatir la courbe » de la contagion afin que notre système de santé soit en mesure de prendre en charge les cas graves. Le « pic » va devenir un « plateau », mais le système de santé se trouve toujours sous une pression très importante, notamment en Alsace, d'où des malades continuent d'être évacués vers des régions disposant encore de lits.

L'Office doit donc se préoccuper des questions fondamentales : comment développer, à la sortie du confinement, une stratégie globale de lutte contre l'épidémie, fondée sur une diffusion très large des masques, etc. ? Comment systématiser les tests ? S'agit-il des tests permettant d'identifier les porteurs du virus ou des tests sérologiques vérifiant, dans un second temps, la présence d'anticorps ? Ces deux types de tests ne poursuivent évidemment pas les mêmes objectifs.

L'Allemagne a procédé très différemment de la France : le confinement n'est pas du même ordre que chez nous, et, depuis trois semaines, 500 000 tests sont pratiqués chaque semaine. Le ministre de la santé allemand admet que cela reste insuffisant pour diagnostiquer 80 millions d'habitants, mais nos voisins ont prioritairement et systématiquement testé les personnels de santé ou chargés des personnes vulnérables, par exemple dans les maisons de retraite, ce qui se traduit par une situation très différente, en termes de décès. Nous ne pouvons pas le passer sous silence et devons donc insister sur la nécessité de poursuivre la mise en place de certaines mesures sanitaires.

Je me réjouis de l'échange annoncé avec Simon Cauchemez, qui sera en mesure d'indiquer comment mettre en place très vite une étude de cohorte épidémiologique.

Encore une fois, je suis dubitatif sur le sujet du traçage car j'y vois peu de bénéfices et beaucoup de risques, y compris pour le Gouvernement. Je ne suis pas sûr qu'il soit pertinent pour l'Office de communiquer sur ce sujet qui peut induire un effet boomerang extrêmement violent. Par contre, je salue la qualité de la note, notamment pour la partie consacrée aux libertés publiques.

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