Intervention de Annick Billon

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 20 avril 2020 : 1ère réunion
Audition de M. Alain Legrand président de la fédération nationale d'accompagnement des auteurs de violences fnacav

Photo de Annick BillonAnnick Billon, présidente :

Mes chers collègues, je voudrais tout d'abord remercier M. Legrand de s'être rendu disponible cet après-midi.

Comme c'est le cas depuis le début du confinement, cette réunion a lieu par visioconférence.

La lutte contre les violences au sein des couples est depuis toujours un sujet crucial pour notre délégation. Le contexte du confinement a encore accru notre vigilance, car nous sommes toutes et tous conscients des drames qui se jouent depuis plus d'un mois maintenant dans certains foyers. Les statistiques le confirment, puisque selon le ministère de l'intérieur, entre le 20 et le 27 mars, les violences conjugales relayées par la gendarmerie ont augmenté de 32 %.

Diverses initiatives ont été prises à destination des victimes : je pense notamment à la possibilité de se rendre dans une pharmacie pour appeler à l'aide.

Une autre initiative annoncée il y a quelques jours par Marlène Schiappa a attiré notre attention : il s'agit de la création d'une plateforme d'écoute destinée aux auteurs de violences (« Appelez avant de frapper »), confiée à la FNACAV et qui est opérationnelle depuis le 6 avril.

La question de la prise en charge des auteurs de violences est importante pour la délégation. À l'occasion du 25 novembre 2014, des collègues ont visité le Home des Rosati à Arras : cette visite et les échanges qu'elle a permis avec les professionnels ont été particulièrement intéressants. Elle nous a convaincus de l'intérêt d'agir auprès des auteurs pour prévenir les violences.

Monsieur le président, nous comptons sur vous pour nous expliquer comment a été mis en place ce nouvel outil d'accueil et d'écoute, avec quels moyens, et quel bilan vous êtes en mesure de tirer de ses premiers jours d'existence.

S'agissant de vos statistiques, combien d'appels avez-vous reçus ? Combien d'heures d'écoutes représentent-ils ? Quel est le profil des personnes qui vous appellent ? Quelles solutions leur apportez-vous ? Quel suivi ?

Quant aux écoutants, quelle est leur formation ? Quel est leur statut : professionnel ou bénévole ? Comment ont-ils été recrutés ?

Nous aimerions également savoir si cette plateforme est, comme je l'espère, destinée à perdurer au-delà du confinement et, si c'est le cas, comment vous envisagez son avenir à plus long terme.

Plus généralement, j'aimerais que nous profitions de cet échange pour faire le point sur la question de la prise en charge des auteurs de violences, qui va bien sûr au-delà de l'écoute téléphonique. Quels sont selon vous les outils les plus efficaces pour les accompagner et prévenir les violences ?

Enfin, quel regard portez-vous sur les stages de responsabilisation destinés aux auteurs de violences, qui font partie des réponses judiciaires aux violences intrafamiliales ?

Je vous laisse la parole, Monsieur le président, puis mes collègues vous poseront des questions.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion