Intervention de Alain Legrand

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 20 avril 2020 : 1ère réunion
Audition de M. Alain Legrand président de la fédération nationale d'accompagnement des auteurs de violences fnacav

Alain Legrand, président de la Fédération nationale d'accompagnement des auteurs de violences (FNACAV) :

Je vous remercie pour votre invitation et pour l'intérêt que vous portez aux actions menées en direction des auteurs de violences conjugales ou familiales.

Ces actions vont de la condamnation à la prise en charge thérapeutique, en passant par des programmes à visée éducative ou par des stages de responsabilisation. Elles sont à notre sens essentielles pour lutter contre le fléau que sont les violences conjugales et, plus généralement, les violences intrafamiliales. C'est en effet en regardant du côté de la source de ces violences, les auteurs eux-mêmes, que nous pouvons agir en profondeur pour modifier les chiffres de la violence.

Ces violences sont à comprendre essentiellement dans leurs dimensions sociologique, historique et psychologique : la domination masculine, les représentations sociales sexistes et nombre de représentations sociales en sont de puissants ressorts. C'est également l'histoire des générations, et plus largement l'histoire des civilisations, qui nous permettent de saisir les racines de la violence, sa perpétuation et ses logiques de répétition : la violence engendre la violence.

Ces violences trouvent aussi leur origine dans les fragilités psychologiques, les difficultés du vivre avec l'autre, les facteurs de stress et de tensions, l'usage de drogue ou d'alcool. Également dans les failles psychologiques qui structurent les personnalités, perverses et psychopathiques en particulier, où la question de l'intégration de la loi et des capacités d'empathie se posera pleinement dans la compréhension des passages à l'acte, leur cruauté et les bénéfices qu'en tire l'agresseur.

Si la lutte contre les violences conjugales et familiales est au coeur de la vocation de notre fédération, la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants en est le leitmotiv premier, ainsi que celui des tout premiers centres de prise en charge des auteurs de violences en France. Ceux-ci ont été créés en 1987, et j'ai eu la chance de pouvoir y travailler. Ce fut d'ailleurs, à l'époque, à l'initiative des administratrices de foyers pour femmes victimes de violences, notamment du foyer Flora Tristan à Châtillon, que ces centres virent le jour. C'est le constat d'une répétition de ces violences qui a conduit à la mise en place de ceux-ci. Aider les victimes était la première des nécessités, mais il fallait également s'occuper de ces hommes, pas seulement en termes de condamnation, mais pour sortir des spirales de la violence.

Plus tard, j'ai fondé la FNACAV, qui agit pour promouvoir la création ou le développement de structures d'intervention en direction des auteurs de ces violences, que ce soit dans le domaine de la prévention, de la prise en charge individuelle et collective ou du traitement thérapeutique. La FNACAV se veut un lieu ouvert de recherche, de partage et de propositions. En favorisant les échanges et les débats entre structures, la FNACAV fait émerger les pratiques pertinentes et les outils d'évaluation de ces pratiques. Elle contribue à la définition des référentiels de formation dans le domaine de l'intervention en direction des auteurs de violences conjugales et familiales. La FNACAV s'inscrit de surcroît dans une dynamique d'échange et de partenariat au niveau européen.

L'intervention auprès des auteurs de violences est complémentaire des actions de la justice. Elle n'est en aucun cas, à notre sens, une alternative à l'application de la loi. Dans leurs actions, les intervenants sont conscients des limites de leur travail ainsi que de la sécurité, tant des personnes reçues que de leur entourage. La lutte contre les violences conjugales passe par une co-construction des réponses apportées aux victimes comme aux auteurs.

Enfin, j'insisterai sur l'obligation de formation et de supervision des intervenants : nous aurons sûrement l'occasion de revenir sur ce point.

Le manque de moyens a toujours constitué un frein important à notre développement, et nous avions depuis longtemps pensé à l'intérêt d'ouvrir une permanence nationale pour l'écoute des auteurs de violences. Si le Grenelle de lutte contre les violences conjugales nous a permis de trouver un nouveau souffle grâce aux moyens qui nous ont été attribués dans ce contexte, c'est la situation dramatique liée à la pandémie que nous vivons actuellement qui a été le déclencheur de la mise en place cette structure d'écoute.

Nous connaissons les chiffres qui montrent l'aggravation récente de ces violences, ce qui ne nous étonne guère du fait des difficultés particulières que pose le confinement, difficultés d'autant plus importantes lorsque de fortes tensions ou des violences existaient déjà auparavant.

Nos liens avec le secrétariat d'État à l'égalité entre les femmes et les hommes et avec le ministère de la justice nous ont conduits à penser à la nécessité de créer cette ligne d'écoute, avec l'idée qu'une partie des auteurs de violences serait susceptible d'appeler, du moins ceux qui ne souhaitent pas le passage à l'acte ou qui le regrettent après les violences.

Notre expérience de terrain montre que plus de la moitié des démarches en temps normal auprès du centre parisien - il n'en est pas de même partout - sont le fait d'auteurs déterminés à chercher de l'aide afin de ne pas réitérer leurs violences. Je les qualifie de « volontaires », même si en fait la démarche est initiée par la compagne qui les a quittés ou qui s'apprête à le faire. Pour qu'elle revienne, ou pour qu'ils puissent rester, ces hommes sont d'accord pour consulter. Certains s'adressent à nous en disant « je viens pour lui faire plaisir », ce qui laisserait à penser que le travail se présente mal ! Mais l'essentiel est qu'ils viennent et qu'ils poursuivent le travail. En ce sens, l'obligation de soin est un outil très utile pour nous. De plus, les obligations de soin sont délivrées pour une durée de dix-huit mois à deux ans, ce qui nous laisse du temps pour travailler avec ces hommes.

Certains prérequis existent en psychothérapie, notamment celui selon lequel qu'il faut être volontaire pour effectuer un travail thérapeutique. C'est en lien avec cette expérience de terrain et ses auteurs volontaires ou justiciables que nous avons pensé à cette plate-forme d'écoute. Même si les premières séances sont difficiles, au fil du temps, à quelques exceptions près, on avance et on passe de quelque chose qui est de l'ordre de la contrainte à une volonté personnelle de travailler sur soi, ce qui demande des techniques et une certaine spécialisation.

Les justiciables, pour un grand nombre d'entre eux, acceptent de faire ce travail sur eux-mêmes, pour peu que nous leur proposions un accompagnement, c'est-à-dire en partant de leur propre discours, en les confrontant aux implications de celui-ci.

Un exemple classique de tentative de justification de leurs actes par les auteurs de violence : « ma femme est folle, hystérique ». La réponse faite à cet homme doit s'intéresser à la raison pour laquelle il reste avec une personne qu'il ne supporte pas. Peu importe la vérité de son propos, c'est sa vérité psychique que nous écoutons : « Qu'est ce qui fait que vous restez, Monsieur, avec cette personne qui vous apparaît insupportable, et depuis longtemps ? ».

Qu'est-ce qui l'empêche de rompre ? Bien souvent, c'est la question des enfants qui est avancée. Lorsque nous expliquons à cet homme qu'en restant, et au vu de ce qu'il nous dit, ses enfants se construisent dans la violence, les cris et les injonctions paradoxales et qu'il ne leur rend pas service, bien au contraire, nous aboutissons généralement au point névralgique de sa problématique. Derrière ces justifications, on perçoit le sentiment d'abandon, l'angoisse de la séparation chez quasiment tous ces hommes, ainsi que le manque d'estime de soi.

Il y a des hommes qui semblent avoir confiance en eux, qui sont même très directifs, mais en réalité il s'agit d'un comportement de défense contre un manque de confiance en soi.

Les auteurs de violences suivis en contrôle judiciaire, post ou pré-sentenciels, nous sont également envoyés. En ce moment, nous pouvons mettre en place des suivis par audio ou par visioconférence, avec des thérapeutes.

La permanence mise en place par notre fédération regroupe trente écoutants, tous professionnels, intervenant de façon régulière auprès d'auteurs de violence. Il s'agit de participants de structures de la FNACAV, psychologues pour la plupart, éducateurs et thérapeutes. Ils se répartissent la permanence sur les sept jours de la semaine, de 9 heures à 19 heures, par sessions de cinq heures. Les sessions sont rémunérées sur la base de 135 euros bruts par session. Le coût total de la permanence est de 60 000 euros pour huit semaines. Les appels sont gratuits, leur coût est inclus dans notre budget.

Ces appels se distinguent entre auteurs, victimes et personnes signalant des violences. On compte aussi des professionnels. Depuis l'ouverture de cette ligne, il y a une quinzaine de jours, un tiers environ des appels proviennent d'auteurs de violences.

La première et la deuxième semaine ont donné lieu chacune à une soixantaine d'appels qu'il est très difficile d'évaluer pour l'instant. Nous sommes en train de mettre au point notre organisation. Tous les lundi matin, je fais le point sur le nombre d'appels et le nombre d'auteurs, et chaque jeudi un rapport qualitatif est élaboré sur les appels qui ont été reçus et qui ont donné lieu à discussion et à orientation.

Beaucoup de victimes nous contactent. Ce qui est différent aujourd'hui par rapport aux appels habituels, c'est que, aussi bien du côté des victimes que des auteurs, ces appels surviennent dans l'urgence absolue, exigeant une demande de solution immédiate.

À l'issue de l'entretien, la personne - victime ou auteur - peut être orientée vers une structure adéquate, proche de son domicile si possible. Il peut s'agir de structures compétentes en addictologie ou en psychiatrie, par exemple.

Il est des cas où la personne est d'accord pour partir de son foyer et d'autres où elle y est contrainte par une procédure d'éviction. Afin d'éviter qu'une personne se retrouve à la rue, nous avons mis en place, avec le ministère de la justice, le secrétariat d'État à l'égalité entre les femmes et les hommes et le groupe Solidarité un hébergement d'urgence dans des structures d'hébergement ou avec des nuitées d'hôtel. Nous avons déjà essayé ce partenariat, qui a très bien fonctionné.

En termes de temps d'écoute, c'est en moyenne une heure de temps de parole par situation lorsque le dialogue s'engage. Dans quelques situations, un « rappel à la loi » a semblé la dernière issue possible pour tenter d'empêcher une nouvelle violence, sans grand espoir que ceci ait eu un effet dissuasif.

Nous pensons pouvoir continuer cette écoute après le confinement, sous une forme toutefois allégée. Nous regrettons le peu de messages délivrés par les médias sur cette permanence, notamment par les chaînes publiques. Celles-ci pourraient probablement passer un spot de quelques secondes, à des heures de grande écoute, pour faire connaître notre numéro. Cela permettrait d'attirer l'attention du public sur les violences conjugales, exacerbées par la situation compliquée que nous vivons actuellement.

Je vais aborder maintenant la question plus générale de la prise en charge des auteurs de violences, qui représente l'essentiel du travail proposé par nos structures adhérentes.

Le questionnement autour des auteurs de violence et la création de centres spécialisés dans leur prise en charge découle de la nécessité de prévenir ces violences et leur répétition, aussi bien en termes de récidive, sous quelque forme que ce soit, qu'en termes de répétition transgénérationnelle. La récidive peut être constituée par les violences psychologiques qui se sont substituées aux violences physiques. Ces violences psychologiques sont, elles aussi, punies par la loi, mais beaucoup plus difficiles à prouver. La seule condamnation de ces faits et les mesures d'aide et de protection des victimes ne suffisent pas à prévenir les phénomènes de répétition. Ainsi, lorsqu'un auteur de violences n'est pas accompagné psychologiquement, il peut cesser les violences physiques mais exercer des violences psychologiques. Des techniques existent pour inhiber les comportements violents, mais la peur de la sanction, par exemple, ne suffit pas à modifier la façon d'être au monde d'une personne, ses traits de caractère et sa personnalité, sa façon de vivre, son rapport à elle-même et ses relations aux autres.

Dans certains cas, la condamnation et la sanction sans prise en charge psychologique peuvent même renforcer les sentiments paranoïdes qui habitent certains sujets et accroître leur violence. Je parle du sentiment, pour certains, de subir une triple peine : « c'est de sa faute, c'est elle qui m'a conduit à la violence, les policiers m'ont maltraité et le juge n'a pas voulu m'écouter. Je suis trois fois victime : de ma compagne, de la police et de la justice ». Sans accompagnement, ces personnes restent avec ce sentiment d'être eux-mêmes la victime, cela renforce leur violence.

L'inscription dans la loi de l'interdit spécifique de ces violences signifie clairement aux auteurs qu'ils se situent hors la loi, qu'ils ont franchi, par leur passage à l'acte, une limite et transgressé un interdit. C'est important également pour les enfants, qui intérioriseront cet interdit et se structureront avec lui.

Toutefois, il faut également intervenir au niveau des motivations qui président au passage à l'acte, s'intéresser à la personnalité des auteurs de violences et aux conditions qui déterminent la survenue de leur comportement. L'efficacité des réponses sociales et individuelles que nous pouvons apporter en dépend. La dénonciation de ces conduites et leur « pathologisation » concourent également à inciter les auteurs à reconsidérer leur conduite.

En ce qui concerne les victimes, les possibilités d'hébergement qui leur sont offertes leur permettent de se protéger, de fuir et de ne plus rester sous l'emprise de l'auteur de violences. Celui-ci, alors confronté à la solitude et à la perte de ses repères, vit souvent ce moment comme un choc qui peut le conduire à devenir demandeur d'une aide.

C'est là que se situe aujourd'hui l'action du psychologue qui pourra saisir, derrière la violence et la dureté des actes commis, la souffrance qui les a motivés.

Pour certains, cette souffrance se devine derrière la rigidité, la puissance, dans le manque d'empathie à l'égard des autres ou dans leur dépendance infantile à leur compagne, qui apparaît dans les épisodes dépressifs qu'ils traversent lorsqu'elle les quitte. Nous saisissons plus encore cette souffrance lorsque se révèle leur histoire personnelle et familiale.

Cependant, si la souffrance de l'auteur est centrale pour travailler avec lui, il y a ceux dont le moteur est la jouissance, pervers et psychopathes en particulier, pour lesquels nous n'avons que peu de moyens d'action.

Aujourd'hui, dans la plupart des structures, nous procédons à des prises en charge individuelles ou dans des groupes de parole, avec des visées éducatives ou thérapeutiques. Dans certains cas de figure - et nous sommes très prudents sur cet aspect des choses - nous avons recours aux thérapies de couple. Nous en sommes conscients, dans ce genre de thérapie, une situation peut très vite se retourner contre la victime ; il faut des intervenants vraiment formés dans le domaine des violences conjugales. C'est le cas, par exemple, à Marseille avec le centre La Durance, qui oeuvre depuis plus de trente ans et qui propose, entre autres, parallèlement à des thérapies de couple, une thérapie spécifique pour l'auteur des violences.

J'en arrive à l'autre moyen dont nous disposons pour répondre à ces auteurs de violence : les stages de responsabilisation, qui sont à mon sens une vraie avancée. Dans un premier temps, j'ai d'abord considéré que ces stages présentaient peu d'intérêt, mais j'ai participé à des groupes expérimentaux et j'ai changé d'avis. Tout en les limitant à leur portée sensibilisatrice et informative - on ne change pas une personnalité en seulement trois jours - ces stages permettent d'inciter les auteurs de violences à aller consulter et à faire par la suite un vrai travail sur eux-mêmes.

Toutefois, le système n'est pas parfait, loin de là. Telle structure propose un stage d'une demi-journée - alors que la loi prévoit trois jours - qui coûte néanmoins 300 euros à chaque participant ! Telle autre structure réunit les participants par groupe de vingt : cette pratique est inacceptable. Elle n'apporte rien aux auteurs de violences, voire est improductive en leur donnant des raisons de se sentir encore victimes.

Autre écueil : les stages de responsabilisation qui sont en fait des stages de culpabilisation. Je pense qu'il est inutile de condamner à nouveau les auteurs de violences, au risque de renforcer leur ressentiment, mais bien plus utile de partir de cette condamnation pour formuler de nouveaux objectifs de vie, dont le travail sur soi devrait être une conséquence logique. Pour beaucoup, il est important de reconnaître la nécessité d'une intervention policière et judiciaire pour mettre fin aux violences qu'ils commettaient. L'objectif doit être de leur faire reconnaître que c'est justement l'intervention de la police et de la justice qui a permis d'arrêter cette violence.

Au cours des stages de responsabilisation que nous proposons, nous projetons des films montrant l'effet des violences conjugales sur les enfants qui en sont témoins. La plupart de ces hommes n'avaient aucune conscience de l'effet désastreux de ces violences sur leurs propres enfants et sont le plus souvent étonnés, abasourdis par le constat des conséquences possibles de telles violences. Le renvoi à leur propre enfance est un lien qui peut s'opérer pour repérer les éventuels éléments de répétition transgénérationnelle.

Nous abordons également la question de la prise en considération de la victime, ce que les auteurs de violence ont du mal à faire ou à penser. Beaucoup d'entre eux, lorsqu'ils rencontrent des personnes qui s'occupent de victimes de violence, ont beaucoup de mal à engager le dialogue avec elles. L'intervention de professionnelles en lien direct avec les victimes, centres d'aide ou UMJ par exemple, permet aux auteurs de mieux comprendre au travers des témoignages, paroles et documents apportés, la gravité de leurs actes et le point de vue des femmes, souvent critiqué par eux, tout en portant un regard négatif sur la violence. Cela leur permet aussi se rendre compte de leur responsabilité.

Être responsable, c'est accepter le poids de sa faute quand on franchit un interdit social pour lequel on devrait être sanctionné, mais également peser le dommage infligé à l'autre par l'exercice de sa violence. C'est en assumer l'énonciation, la sanction, voire la réparation. C'est accepter de souffrir en pensant les souffrances de l'autre, reconnaître qu'on en est l'auteur, éprouver, peut-être, les premiers mouvements empathiques à l'égard de cet autre que l'on a blessé et comprendre que ce que l'on a fait n'est pas acceptable.

Nous n'attendons pas d'un homme qu'il nous dise qu'il ne recommencera pas parce qu'il ne veut pas aller en prison. Nous souhaitons qu'il soit capable de compassion, de sollicitude et d'empathie, capable de comprendre que la société a posé un interdit, une limite à la violence et qu'un couple exempt de violence est un progrès vers l'humanisation des relations entre les femmes et les hommes. Rendre responsable ne saurait se résumer à une énonciation de la faute et de la culpabilité.

L'objectif précis de ces stages est de prévenir la récidive, de permettre aux participants d'avancer une réflexion sur les inégalités entre les sexes et sur les stéréotypes, sur les comportements violents et les mécanismes de contrôle et de domination ; les amener à distinguer les différentes formes de violences et les mécanismes qui y conduisent ; les sensibiliser aux risques psycho-sociaux et judiciaires de la violence ; et enfin les sensibiliser aux ressources personnelles, sociales et thérapeutiques qui permettent des évolutions et des changements.

Pour terminer, il me paraît absolument essentiel de distinguer, parmi les auteurs de violences, les « hommes violents » des « hommes auteurs de violence ». L'homme violent proprement dit qui se définit notamment par la structure de sa personnalité où la domination, l'emprise et le sadisme définissent son rapport à l'autre. L'auteur de violences se définit plutôt par sa difficulté à gérer ses émotions et des fragilités psychologiques. Pour les hommes violents, la jouissance et le contrôle sont les moteurs de sa violence, alors que dans le cas des hommes auteurs de violence, on trouve la souffrance à la source de leur violence. Ceux qui souffrent peuvent plus facilement bénéficier d'un travail thérapeutique ou autre.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion