Monsieur le président Éblé, je suis à deux doigts de vous répondre « oui » et de me rasseoir !
Je ne vais pas le faire, parce que vous le prendriez mal… Mais, à la vérité, lorsque vous me demandez si le Gouvernement est disponible pour répondre aux questions et disponible pour entendre ce que lui disent les représentants de la Nation, la réponse est évidemment « oui ». Pour tout vous dire, je me permets de m’étonner que vous puissiez en douter, franchement.
Nous avons eu ici des débats sérieux, dignes, qui n’étaient pas d’ailleurs nécessairement consensuels ; mais, après tout, les débats servent à cela, et vous l’avez rappelé. Mais je ne crois pas que quiconque puisse dire que le Gouvernement aurait refusé de répondre à des questions, ne serait pas resté disponible, n’aurait pas respecté les commissions du Sénat, n’aurait pas eu le sens du débat.
Que vous ne soyez pas d’accord avec toutes les réponses, je peux l’entendre, c’est normal, c’est la démocratie ; mais ne laissons pas croire, monsieur le président Éblé, à nos concitoyens qu’il y aurait, d’un côté, ceux qui portent la voix vivante de la démocratie et, de l’autre, un gouvernement qui ne voudrait pas l’entendre, parce que cela ne correspond pas à la vérité. Et je crois que vous le savez.
Vous m’avez demandé si nous étions disposés à entendre ce que le Parlement a à dire et ce qu’il souhaite faire prévaloir. Nous sommes évidemment prêts à écouter le Parlement dans son ensemble, le Sénat et l’Assemblée nationale, car ce sont les deux chambres qui font la loi. Si nous devons respecter le Sénat, nous devons tout autant respecter l’Assemblée nationale et il ne viendrait à l’idée de personne de penser que tel ne devrait pas être le cas. Nous sommes aussi prêts à nourrir le débat, à essayer d’expliquer les positions retenues par le Gouvernement et à les confronter, le cas échéant, avec les représentants de la Nation au sens le plus large.
Vous avez évoqué beaucoup de sujets. En particulier, vous avez indiqué, au début de votre propos, qu’à la question de savoir si la priorité était la santé ou la reprise vous n’aviez pas eu de réponse.
Monsieur le président Éblé, j’essaie d’expliquer depuis deux semaines – et je conçois que, cet exercice étant tellement difficile, je sois sans doute insuffisamment clair – que le chemin de crête sur lequel nous nous trouvons nous impose de tenir un équilibre entre la sécurité sanitaire et la reprise. Il est toujours difficile de maintenir un équilibre, mais vous savez pertinemment que, si nous donnons la priorité à l’une en oubliant l’autre, nous risquons d’avoir de très mauvaises nouvelles.