Monsieur le Premier ministre, je veux tout d’abord saluer la qualité de l’engagement du corps préfectoral aux côtés des élus locaux, car, ensemble, ils sont tous devenus des « inventeurs de possibles ».
Au Sénat, la commission des lois et la délégation aux collectivités locales et à la décentralisation suivent avec intérêt la gestion de la crise dans les territoires.
Qu’avons-nous appris ? Que cette crise était protéiforme, qu’elle était d’abord sanitaire, mais qu’elle était aussi sociale et économique. Elle est durable, évolutive et parfois imprévisible.
Qu’en avons-nous déduit ? Que la bataille à conduire doit être collective, mais ordonnée.
Qu’avons-nous constaté ? Que les gestions territoriales sont efficaces quand elles réunissent, autour du préfet, l’ensemble des acteurs locaux dans un modèle de task force qui a pour objectif de résoudre les questions. C’est ce que nous avons vu tout particulièrement dans le Morbihan, en Ille-et-Vilaine et encore ailleurs.
Mais nous avons aussi vu des pilotages déficients parce qu’ils étaient éparpillés, ralentis parce qu’il y avait plusieurs pilotes dans l’avion. Aux côtés du préfet, il y a en effet d’éminents solistes : je veux parler des agences régionales de santé (ARS), je veux parler des rectorats et, peut-être aussi, des directions régionales des finances publiques (DRFiP).
Ainsi, l’agence régionale de santé Bourgogne-Franche-Comté vient d’informer le préfet, par circulaire, de son intention de recruter plus de 120 standardistes pour assurer le suivi et le logement de personnes ayant été en contact avec un cas confirmé de la maladie, mais sans aucunement y associer les élus et les préfets, qui ont la solution. Cette initiative est pertinente, mais elle a été mal engagée.
Cette gestion bicéphale épuise et affaiblit. C’est pourquoi j’ai entendu ce matin avec beaucoup d’intérêt M. Castex évoquer une gestion territorialisée du déconfinement, sous l’autorité unique du préfet.
Aussi, monsieur le Premier ministre, j’attends avec impatience la réponse à ma question : confirmez-vous cette excellente idée ?