Nous avons le plaisir de recevoir aujourd'hui Mme Catherine Guillouard, présidente-directrice générale de la RATP.
Madame la présidente, merci d'avoir accepté cette audition, qui nous paraissait particulièrement importante à quelques jours du déconfinement qui pose, on le sait tous, un certain nombre de difficultés et soulève des questions, tout particulièrement dans les transports publics, et plus précisément les transports publics parisiens.
Les incertitudes sont nombreuses, notamment en ce qui concerne le respect des règles de distanciation sociale. Le Gouvernement a d'ailleurs annoncé une réunion spécifique sur ce sujet avec le président de la SNCF à la fin de cette semaine.
Vous avez-vous-même exprimé vos craintes par rapport au respect de ces règles dans un courrier dont la presse s'est fait l'écho. Vous avez souligné que le respect de ces règles de distanciation sociale conduirait à ne pouvoir proposer que 2 millions de voyages par jour, contre 12 millions habituellement.
Tout ceci est complexe à mettre en oeuvre. On peut craindre de ne pas être en mesure d'accueillir un afflux de passagers trop important, une forte affluence pouvant donner lieu à des troubles à l'ordre public. C'est pourquoi vous avez souhaité que l'État fournisse des moyens humains pour éviter une telle situation.
C'est un des défis importants que vous avez à relever, mais il y en a d'autres, comme celui de la distribution des masques. Qu'est-il prévu aujourd'hui ? Comment allez-vous faire respecter cette obligation ? Le projet de loi actuellement devant le Parlement, qui prolonge l'état d'urgence sanitaire, donne aux agents de la RATP des pouvoirs pour contrôler et sanctionner le non-port des masques. Vous nous direz comment tout cela peut s'appliquer.
La question de savoir si vous avez envisagé la mise à disposition de solutions hydroalcooliques se pose également, comme c'est déjà le cas dans certains transports publics, et comme le souhaitent un certain nombre de voyageurs.
Le deuxième défi, qui est lié au premier, réside dans le volume de l'offre. Vous avez indiqué qu'environ 70 % de l'offre de transports serait assurée la semaine prochaine, et vous espérez qu'elle puisse progresser dès la semaine suivante. Toutefois, un certain nombre d'agents ne travaillent pas actuellement, soit parce qu'ils sont malades, soit parce qu'ils doivent garder leurs enfants. Vous nous direz où vous en êtes, quel est l'état du dialogue social à ce sujet et quelles sont les protections sanitaires que vous envisagez pour vos agents.
Enfin, le troisième et dernier défi est celui de l'impact économique et financier de la crise pour la RATP qui connaît une baisse de recettes, tant s'agissant des recettes voyageurs que des recettes publicitaires. On peut imaginer, comme cela s'est passé dans d'autres pays, que la baisse de fréquentation dans les transports publics dure un certain temps. Cela remettra-t-il en question le programme d'investissement d'environ 2 milliards d'euros par an que vous conduisez ?
Je vous laisse la parole. Didier Mandelli, notre référent qui suit les conséquences de la crise sanitaire pour les transports publics, vous interrogera ensuite. Il sera suivi par différents collègues qui ont d'ores et déjà manifesté le souhait de vous poser des questions.