Je voudrais pour commencer faire partager à la communauté nationale que vous représentez la peine qui est la nôtre.
La RATP, comme toutes les grandes entreprises, n'a pas été épargnée par le virus. Nous comptons parmi nos 65 000 salariés huit collègues décédés des suites du Covid-19, six en France et deux au Royaume-Uni, dans des fonctions opérationnelles comme tertiaires.
Je me suis adressée à chacune des familles pour les assurer de notre solidarité dans cette épreuve. Un accompagnement personnalisé dans la durée a été mis en place. À ce jour, sept de nos salariés sont encore en soins intensifs, et nous avons répertorié 110 cas avérés de Covid-19 dans l'entreprise.
Cette crise est inédite par sa gravité et son ampleur. La RATP a mis en place dès le départ une gouvernance appropriée pour gérer une crise multidimensionnelle. Les impacts sont sanitaires, opérationnels, sociaux, logistiques et économiques.
Nous sommes un service public fondamental et, même en période de pandémie, à l'heure où beaucoup de nos concitoyens étaient confinés, les activités du groupe sont demeurées en ordre de marche. Elles sont en effet essentielles à la continuité des services indispensables aux agglomérations que nous gérons, et plus particulièrement en Île-de-France, où les transports en commun sont indispensables pour maintenir la continuité de l'activité dans des secteurs comme l'énergie, la sécurité, la santé, les commerces, ainsi que celle des services de la ville de Paris, comme la gestion des déchets ou le nettoyage.
La RATP a activé son plan « pandémie grippale » le 20 janvier, enclenchant une mobilisation de toutes les composantes de l'entreprise - médecine du travail, ressources humaines, fonctions d'exploitation, de maintenance et de sûreté -, qui ont permis d'assurer la continuité du service public des transports.
Depuis le début du mois de mars, une cellule réunit quotidiennement Île-de-France Mobilités, les médecins du travail et les opérationnels tous les matins. L'après-midi, le Comité exécutif (Comex) et le Comité de direction (Codir) étudient les sujets qui remontent. Chaque soir, la direction des ressources humaines rencontre les représentants des trois organisations syndicales représentatives. Nous travaillons également en étroite collaboration avec le secrétariat d'État aux transports et Île-de-France Mobilités.
Notre priorité absolue a été d'assurer la santé et la sécurité des salariés, en lien avec la médecine du travail, qui a guidé nos décisions et nos actes. Je pense en particulier à la décision de port permanent du masque par nos agents. Nous avons reçu une recommandation de la médecine du travail en ce sens le 6 avril. Avec l'accord de nos tutelles, nous avons pris la décision, le jour même, de faire porter le masque à nos salariés et avons déployé le dispositif logistique en 48 heures. La RATP a été ainsi la première entreprise de transports en commun à adopter le port du masque généralisé.
Nous avons également maintenu un dialogue social très nourri aux différents niveaux de l'entreprise, en transmettant des informations régulières aux instances représentatives du personnel, tant centrales que locales.
Nous avons en outre mis en place un important dispositif de communication interne pour permettre aux salariés d'être au courant des mesures de protection et de savoir ce que fait l'entreprise. Nous avons largement adopté le télétravail pour les fonctions le permettant.
Quant à l'offre de transport, le trafic a été extrêmement faible depuis la mi-mars. Sur le réseau ferré, nous avons enregistré 96 % de diminution des validations. Malgré cela, nous avons conservé en moyenne une offre de 30 % et également veillé à mettre en place un traitement ponctuel des situations de surfréquentation.
Dans un premier temps, nous avons augmenté les fréquences des premiers trains du matin, ainsi que des derniers Noctiliens.
Après avoir été alertés sur les situations de surfréquentation en Seine-Saint-Denis, nous avons, entre le 8 et le 27 avril, augmenté l'offre à trois reprises. La ligne 13 est ainsi passée de 30 à 50 %, les tramways de 30 à 67 % et les bus de 50 à plus de 70 % sur certaines lignes. Nous avons donc apporté la preuve de notre capacité d'adaptation dans un contexte extrêmement contraint.
Nous avons également essayé d'être solidaires avec les autres services publics. Nous avons imaginé et proposé un dispositif dédié au transport du personnel hospitalier, avec 22 lignes de bus réservées mises en place le 22 mars en lien avec l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris. Ce dispositif profite aujourd'hui également aux personnels des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).
Dès le début de la crise, nous avons travaillé sur les conditions de nettoyage. C'est un point central, à la fois pour que nos salariés puissent effectuer leur mission dans de bonnes conditions, mais aussi pour nos clients.
Nous avons augmenté nos effectifs de nettoyage de 30 % : avant la crise, nous employions 1 300 personnes ; nous disposons aujourd'hui de 1 700 prestataires. Nous sommes passés à un nettoyage deux fois par jour dans les métros et les RER.
À l'international, les équipes de RATP Dev sont extrêmement mobilisées sur des problématiques très similaires à celles que l'on connaît en Île-de-France, même si les situations sont différentes. Dans certains pays, comme l'Italie, la Suisse, le Maroc, le Royaume-Uni, voire dans certains États américains, le confinement a été imposé et le service réduit. Ailleurs, comme en Arabie Saoudite, en Afrique du Sud, en Algérie, à Doha ou aux Philippines, les gouvernements ont décidé d'arrêter les transports en commun. Dans les pays qui sont en train de sortir du confinement, comme Hong Kong, la situation s'améliore progressivement, mais une grande vigilance continue à s'exercer.
S'agissant des impacts à moyen et long termes, l'année dernière, la RATP a fait 5,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires et investi 2 milliards d'euros - 400 millions d'euros au titre de la Société du Grande Paris (SGP) et 1,7 milliard d'euros dans le cadre du contrat qui la lie à son autorité organisatrice, Île-de-France Mobilités.
Un arrêt des projets a été décidé par les entreprises de BTP. Notre priorité a été de mettre en sécurité celles et ceux qui travaillaient sur les chantiers et de sécuriser les emprises de chantier elles-mêmes.
Malgré tout, les équipes d'ingénierie et certains de nos prestataires, comme Alstom, ont travaillé sur les chantiers pendant la crise. Nous avons notamment essayé de préserver les essais de deux projets qui nous tiennent particulièrement à coeur, l'automatisation de la ligne 4 et celui de la ligne 14 Nord.
Les équipes sont arrivées à basculer le poste de commande et de contrôle centralisé (PCC) de la ligne 4 dans la nuit du samedi 2 au dimanche 3 mai, ce qui constitue un pas très important pour l'automatisation.
Une phase de redémarrage est engagée depuis quelques jours, avec la tenue de réunions sur l'ensemble des chantiers. Toutes les opérations ont été revues pour intégrer le respect des mesures barrières. Les chantiers des différentes lignes vont progressivement reprendre. Deux des trois tunneliers du prolongement de la ligne 14 jusqu'à Orly ont ainsi redémarré le 27 avril.
À cette date, il est encore trop tôt pour estimer l'impact de la crise sur les coûts et les délais. Les impacts financiers à moyen terme vont sans doute être durables étant donné les scénarios macroéconomiques qui se dessinent. En 2019, malgré les grèves, qui nous ont coûté 150 millions d'euros, nous sommes parvenus à un résultat net de 131 millions d'euros. Hors grèves, notre résultat net était en croissance de 40 %. Nous avons donc fini l'année sur de solides bases.
À ce stade, les pertes de recettes sur le réseau de la RATP entre la mi-mars et le 11 mai s'élèvent à 320 millions d'euros, dont 285 millions d'euros de pertes de recettes directes qui, en vertu de notre contrat de délégation de service public avec Île-de-France Mobilités, font l'objet d'une clause de partage intégrant notamment les mesures commerciales décidées par Île-de-France Mobilités, comme le remboursement du mois d'avril et du début du mois de mai aux détenteurs d'un pass Navigo annuel, et 35 millions d'euros de pertes de recettes annexes.
On ne sait pas quel va être le rythme de déconfinement de l'économie, mais nous estimons que l'impact de la crise sur les résultats de la RATP en 2020 pourrait atteindre 300 à 350 millions d'euros, auxquels viendront s'ajouter 60 millions d'euros d'impact des grèves de janvier, soit un total compris entre 350 et 400 millions d'euros, à condition que notre contrat de délégation de service public soit respecté par Île-de-France Mobilités, ce qui est essentiel.
Nous sommes en train d'élaborer un plan d'économies pour essayer d'amortir ces impacts, mais ce ne sera qu'en partie le cas, étant donné les montants colossaux qu'ils représentent. Dès le début du mois de mars, nous avons sécurisé notre trésorerie avec d'importantes émissions à court et long termes sur les marchés financiers, des durations de 30 ans pour 2,4 milliards d'euros, des billets de trésorerie à des conditions favorables, qui reflètent d'ailleurs la qualité de notre signature et la confiance des investisseurs.
Nous avons également négocié un prêt de 800 millions d'euros avec nos principales banques. Notre position de trésorerie est solide pour traverser cette crise, à condition que nous ne nous retrouvions pas dans un scénario totalement catastrophique.
La situation est très compliquée pour notre principale autorité organisatrice, Île-de-France Mobilités, qui est confrontée à la baisse des recettes voyageurs et subit la chute du versement mobilité acquitté par les entreprises.
Ce qui nous inquiète le plus, c'est la possible désaffection des voyageurs pour les transports en commun. C'est ce que l'on constate dans les pays d'Asie qui sortent du déconfinement et qui voient leurs recettes à peu près divisées par deux.
Néanmoins, nous sommes tous convaincus que le transport collectif est un pilier de la stratégie de la transition écologique du pays. Il sera donc probablement nécessaire de mettre en place des mesures de soutien à la filière, et en particulier aux autorités organisatrices.
Par ailleurs, le Comex de la RATP a commencé à engager une réflexion sur l'après Covid-19 autour d'un certain nombre de thématiques, qu'il s'agisse de notre stratégie d'approvisionnement, de la place du télétravail, du rôle des managers dans la crise, et surtout de la nécessité de placer notre politique propreté au coeur de notre stratégie, en cessant de la considérer comme un volet de notre expérience client.
Le troisième sujet majeur est celui de la préparation du déconfinement. Nous nous y sommes activement préparés depuis l'allocution du Président de la République du 13 avril avec, en ligne de mire, l'échéance du 11 mai.
De nombreux travaux ont eu lieu, en interne tout d'abord, puis avec Île-de-France Mobilités et les autres opérateurs de transport, sous l'égide du secrétaire d'État aux transports, Jean-Baptiste Djebbari, et de la préfecture de région d'Île-de-France ainsi que du préfet Michel Cadot. Nous avons dû faire preuve d'une extrême réactivité, le cadrage de l'État sur le port du masque dans les transports en commun ayant été rendu il y a à peine huit jours.
Paradoxalement, notre principale préoccupation est aujourd'hui le retour des voyageurs. En effet, si celui-ci n'était pas maîtrisé, nous courons le risque de connaître des situations de promiscuité. Il est donc impératif d'agir drastiquement sur la demande de transport.
Plusieurs outils sont à la disposition de l'ensemble des parties prenantes. Le premier est le télétravail, qui doit demeurer au même niveau que pendant la période de confinement. C'est ce que va faire la RATP, et j'appelle l'ensemble des entreprises à faire de même. Le deuxième outil à notre disposition, c'est l'étalement des heures de pointe, qui est pour nous nécessaire. La RATP et Île-de-France Mobilités sont favorables à un mécanisme de certificat accordé par l'employeur, permettant de vérifier les horaires des déplacements.
Le troisième élément nous appartient : il s'agit de l'offre. Nous allons, dès le 11 mai, augmenter l'ensemble de nos capacités disponibles. Notre offre sera de 75 % en moyenne pour le métro. Nous avons essayé de préserver les lignes les plus chargées. Nous serons à 85 % sur la ligne 13, à 100 % sur les lignes automatiques 1 et 14. Quant aux RER A et B, en coproduction avec la SNCF, ils fonctionneront à 75 %. On estime que le réseau de bus sera également de 75 %. Quant aux lignes de tramways, leur service sera assuré entre 80 et 100 %.
Nous sommes conscients que cette crise sanitaire est un défi sans précédent pour les transports en commun. Le Groupe RATP a engagé des moyens très significatifs pour renforcer les conditions sanitaires de transport de ses clients. Nous avons doublé le nettoyage sur le métro, le RER, les stations, les gares et les gares routières. Le nettoyage des bus est devenu journalier. Nous déployons actuellement de nouvelles solutions pour ce nettoyage, notamment un procédé de nébulisation inspiré des pratiques aéronautiques, qui permet la vaporisation de gouttes de produit virucide. Il est testé depuis le 27 avril sur deux de nos centres, soit 420 bus, et nous sommes en train de travailler jour et nuit pour pouvoir le déployer complètement d'ici le 11 mai.
Nous faisons le maximum pour réussir en quelques semaines à changer complètement notre politique de nettoyage des bus, en mettant en place des processus industriellement robustes et capables de traiter une flotte aussi vaste que la nôtre. Je rappelle que nous possédons 4 700 bus et 25 centres bus.
Nous avons aussi commencé à expérimenter cette nébulisation sur les matériels roulants ferrés en réalisant un test sur les lignes 1 et 13, mais c'est plus compliqué.
Nous maintiendrons le nettoyage renforcé, même si le nombre de trains, de bus et de tramways en circulation double. Mécaniquement, notre budget nettoyage est en train de changer de dimensions. En 2019, il était de l'ordre de 90 millions d'euros. Si nous maintenons le haut niveau actuel, ce budget augmentera probablement de 70 %, pour attendre environ 160 millions d'euros en 2020. Ce n'est qu'une estimation. À cela s'ajoutent 55 millions de produits sanitaires qu'il nous faut acheter.
Nous allons mettre à la disposition des voyageurs des distributeurs de gel hydroalcoolique dans les stations et les gares de forte affluence dès le 11 mai. Nous commencerons par déployer une cinquantaine de bornes. Nous allons également demander à des agents de procéder à des distributions de gel hydroalcoolique auprès des voyageurs, durant les heures de pointe, dans les stations les plus fréquentées.
Nous allons aussi proposer des masques et du gel dans les distributeurs et les commerces du réseau. D'ici mi-juin, nous avons un programme de déploiement de plus de 1 000 distributeurs de gel hydroalcoolique sur le réseau.
Nous sommes en lien avec Île-de-France Mobilités et l'État pour assurer la mise à disposition des voyageurs, dans les premiers jours qui suivront le 11 mai, et uniquement en appoint, de masques chirurgicaux ou en tissu.
À la suite de l'arbitrage rendu il y a huit jours, nous sommes en train de déployer sur le réseau de façon accélérée une signalétique adaptée pour favoriser la distanciation physique, en libérant un siège sur deux sur les quais et dans les véhicules, avec des marquages au sol afin de laisser une distance entre les voyageurs. Nous avons produit en moins de quinze jours un million d'autocollants que nous sommes en train d'apposer partout sur le réseau.
Ces actions n'auront de sens et d'efficacité que si les voyageurs adoptent dans le même temps de nouveaux réflexes. Il ne faut pas se le cacher : la crise du Covid-19 nécessite le civisme et l'effort de chacun. C'est pourquoi le respect des mesures barrières, le port permanent du masque, l'achat à distance des titres de transport quand il est possible, la limitation des déplacements, en particulier aux heures de pointe, et la préférence pour les solutions alternatives sont très importants.
Sur ce dernier point, nous avons testé, durant les grèves relatives au conflit des retraites, un partenariat avec des opérateurs de nouvelles mobilités, qui nous avait permis de transporter 500 000 voyageurs par jour. Nous allons le remettre en vigueur et avons lancé un appel d'offres en ce sens. Nous pensons pouvoir disposer d'une quinzaine d'acteurs et proposer des VTC, des trottinettes, des scooters, des locations de vélos, des vélos en free-floating et des réparations de vélo.
Nous avons aussi, depuis hier, décliné un « pacte voyageurs » qui va détailler les nouveaux réflexes que devront adopter nos clients, comme le respect de la distanciation sociale, et surtout le port du masque.
La priorité de santé et de sécurité, impérative pour nos agents, qui sont maintenant masqués, vaut bien sûr pour les voyageurs. Nous nous sommes portés volontaires pour assister les forces de l'ordre dans le contrôle de cette obligation, notamment avec le Groupe de protection et de sécurité des réseaux (GPSR), sous réserve de disposer des textes nécessaires. Je sais que le Gouvernement y travaille.
Enfin, nous sommes en train de travailler avec notre autorité organisatrice, les autres opérateurs et nos tutelles, sous l'égide du préfet de région, sur un plan de transport pour les semaines à venir.
Nous attendons le cadrage définitif de l'État, notamment à travers la parution du décret qui déterminera les modalités du déconfinement.
Le problème majeur est celui de la gestion des flux. Nous allons faire tout notre possible pour concilier les objectifs fixés par le Gouvernement avec nos propres contraintes opérationnelles. Notre réseau représente 12 300 arrêts de bus, 93 gares routières, 368 stations de métro et de RER et 184 arrêts de tramway. C'est l'un des réseaux les plus denses d'Europe. Notre flotte de matériel roulant est constituée de 4 700 bus et 5 800 rames de métro, RER et caisses de tramway.
Le 11 mai, nous essaierons de mettre en place le maximum d'effectifs disponibles, avec des renforts d'agents de sécurité privés. Environ 3 000 agents interviendront dans la journée pour assurer la canalisation des flux.
Étant donné l'ampleur du réseau, ces effectifs ne sont pas suffisants pour filtrer systématiquement les voyageurs sur l'ensemble du réseau à l'entrée de nos emprises, sur la voie publique. Nous avons donc besoin du concours des forces de l'ordre et de tous les renforts possibles pour nous aider à faire respecter la distanciation sociale.
Nous devrons faire des choix en matière de renforts de police à certains endroits stratégiques du réseau, de fermeture de stations et de concentration de moyens de gestion des flux sur les réseaux ferrés et les tramways. Malgré nos efforts concernant l'offre de transport, la communication sur le respect des mesures barrières, le télétravail, les modes alternatifs et l'étalement des heures de pointe, la grande inconnue demeure les flux entrants dans nos réseaux le 11 mai et dans les semaines à venir.
On l'a dit, pour respecter la distanciation sociale, on devrait limiter notre capacité d'emport de voyageurs à environ 15 % de la normale. Dans ce contexte fortement contraint, la RATP s'efforce en un temps record de mettre en place un programme de mesures d'accompagnement des voyageurs pour favoriser la distanciation physique. Nous mobilisons tous nos moyens, même si l'on ne peut pas s'engager sur le respect permanent et en tout point des distances de sécurité, étant donné la taille du réseau.
Nous ne manquerons pas de signaler les situations difficiles à notre autorité organisatrice et aux services de l'État, afin que des décisions de renfort soient prises si nécessaire - notamment en matière de forces de l'ordre -, voire d'arrêt si la situation devait le justifier.
Nous sommes donc l'arme au pied pour réussir ce déconfinement avec l'ensemble des parties prenantes. Nous avons été au rendez-vous de notre mission de service public depuis le début de la crise. Je tiens à rendre hommage aux collaborateurs de la RATP qui ont assuré la continuité de service sans relâche et à l'encadrement pour son engagement sans faille, notamment dans le domaine opérationnel et les ressources humaines.
Nous vivons, depuis six mois, une gestion de crise permanente. Nous avons connu 50 jours de conflit lors des manifestations liées au projet de loi sur les retraites, qui se sont achevées le 15 janvier, et sommes rentrés dans la phase prépandémique le 20 janvier.
Plus que jamais, nous aurons besoin du service public des transports en commun. Nous sommes innovants, engagés dans la transition énergétique. Nous sommes socialement responsables, et je pense que c'est de cela aussi que l'économie de notre pays va avoir besoin.