Nous avons entamé un round de discussions avec nos instances de représentation du personnel dès la semaine dernière à propos du déconfinement. Nous avons présenté notre stratégie.
Cette semaine s'enclenche un deuxième round. Nous explicitons toutes les mesures que nous sommes en train de prendre. En revanche, je ne peux encore donner le scénario précis du plan de transport aux organisations syndicales, puisque je n'en dispose pas encore moi-même. Ainsi que je l'expliquais, nous attendons le décret qui va organiser le déconfinement et un retour de notre autorité organisatrice et de l'État.
Les agents de la RATP ont démontré durant la crise leur attachement aux valeurs du service public. Ils ont bien compris que le redémarrage était essentiel à l'économie. Il est normal que nous nous préoccupions de leur sécurité. Nous avons pris toute une série de mesures sanitaires à cette fin.
Notre politique interne en matière de protection sanitaire des salariés repose sur le triptyque constitué par : les masques, les gestes barrières et la distanciation physique, le tout étant piloté en lien avec les médecins du travail.
Nous avons par exemple décidé de doter nos agents de quatre masques par jour, deux masques chirurgicaux ou en tissu pour l'activité journalière et deux autres pour l'aller-retour entre leur domicile le travail.
Nous avons constitué des stocks importants qui nous permettent d'avoir six à sept semaines de visibilité. Le plan pandémie de la RATP reposait sur des masques FFP2. La totalité de nos masques a été réquisitionnée mi-mars pour les personnels hospitaliers, ce qui était tout à fait normal mais nous a obligé à reconstituer notre stock.
Nous faisons le point avec nos trois organisations représentatives du personnel tous les jours depuis la mi-mars. Toutes les problématiques nous remontent en flux tendu et régulier, ce qui permet aux représentants syndicaux d'être très précisément tenus au courant de la gestion de la crise.
Le 11 mai, 3 000 personnes seront exclusivement dédiées à la canalisation des flux afin de faire respecter la distanciation physique. Nous nous sommes adjoint la participation d'environ 150 personnels de sécurité extérieurs, et nous aurons dans l'avenir de plus en plus recours à ce dispositif. Nous allons nous focaliser sur la canalisation des flux en sous-sol au niveau des grands pôles de correspondance. Nous avons à ce sujet tiré profit du retour d'expérience qui a suivi les dernières grèves.
Nous comptons sur les forces de police pour nous aider, à l'extérieur des emprises, à canaliser les flux entrants dans les stations. Tout dépend de la taille du plan de transport et du niveau d'exigence qu'on va avoir sur le filtrage à l'extérieur des stations. Nous sommes en état de le faire nous-mêmes pour un certain nombre d'entre elles. Nous avons besoin d'effectifs de police complémentaires : trois scénarios ont été élaborés qui évaluent les besoins entre 1 000 et 5 000 personnes.
Je ne suis pas en état d'apporter des précisions, à ce stade, sur la réponse du ministère de l'intérieur à cette demande.
Nous travaillons de façon très étroite avec la préfecture d'Île-de-France et le préfet de police de Paris. J'ai eu l'occasion de remercier plusieurs fois le préfet Lallement pour son soutien lors des événements liés au conflit social. La brigade des réseaux ferrés (BRF) travaille de façon extrêmement étroite avec le GPSR et la Sûreté ferroviaire (SUGE). Je n'ai pas de doute sur le fait que nous serons entendus.
RATP Dev est aujourd'hui dans une situation extrêmement complexe. Il faut en effet répondre aux autorités organisatrices internationales qui nous réclament des dispositifs différents. Il faut donc être capable de s'adapter, et de prendre toutes les mesures de sauvegarde sanitaire de préservation des salariés.
Il faut également préparer l'avenir. C'est ce qu'a essayé de faire le Comex du groupe RATP, qui a mis en place des binômes qui doivent chacun travailler sur un axe post-pandémie.
L'impact pour RATP Dev est aujourd'hui assez fort. Il dépendra de la renégociation des contrats avec les autorités organisatrices.
Par ailleurs, les appels d'offres n'ayant pas été décalés, nous travaillons activement au niveau de RATP Dev, comme au niveau de l'EPIC, sur les appels d'offres relatifs aux lignes 16 et 17 Les appels d'offres relatifs aux bus pour la grande couronne n'ont pas davantage été repoussés. Une partie de nos entreprises est donc concentrée sur des objectifs de conquête commerciale, malgré la crise.
La RATP attend des textes clés pour l'ouverture à la concurrence des bus liés à la loi d'orientation des mobilités, qui sont en train de prendre du retard. Si la crise perdure, les choses vont être extrêmement difficiles à gérer.