Ma question s’adresse à Mme la secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie et des finances. Elle porte sur la situation et sur l’avenir de l’industrie pharmaceutique française.
La crise du coronavirus a aggravé la pénurie de médicaments en France. Cette situation risque de se dégrader encore à l’avenir.
Dans mon département de Lot-et-Garonne, par exemple, l’entreprise UPSA a été en première ligne durant la crise pour accroître la production de Dafalgan et d’Efferalgan. Elle a ainsi assuré la continuité de l’accès des Français au paracétamol. Pourtant, les mesures sanitaires ont entraîné une augmentation des coûts de production. Et comme si cela ne suffisait pas, le prix du paracétamol devrait baisser à partir du 1er juin. Dans ces conditions, UPSA continuera-t-elle de produire en France ou va-t-elle se délocaliser, comme tant d’autres l’ont déjà fait ?
Cet exemple illustre bien l’absence de vision que nous avons en la matière dans notre pays, et ce depuis de très nombreuses années. La crise du Covid-19 a révélé à quel point nous étions devenus dépendants de l’étranger. Il y a dix ans, il manquait 40 médicaments en France. Aujourd’hui, 400 médicaments sont en rupture totale, 2 000 sont en tension. Désormais, 80 % des principes actifs sont produits aux États-Unis, en Inde ou en Chine. Le résultat, nous l’avons vu, c’est que, en cas de crise, c’est la pénurie.
Le secteur pharmaceutique est aussi important que peuvent l’être ceux de l’énergie ou des data. Il faut donc en avoir une approche plus stratégique.
Madame la secrétaire d’État, concernant UPSA, envisagez-vous une annulation de la baisse du prix du paracétamol ou, a minima, le report de son entrée en vigueur à 2021 ?
Plus globalement, quelles solutions envisagez-vous pour relocaliser la production pharmaceutique en France ou en Europe, dans l’optique d’une vraie politique industrielle ?