Intervention de Josiane Costes

Réunion du 13 mai 2020 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Lignes aériennes d'aménagement du territoire

Photo de Josiane CostesJosiane Costes :

Ma question s’adresse à M. le secrétaire d’État chargé des transports.

Monsieur le secrétaire d’État, alors que la Commission européenne a autorisé la France à octroyer une aide de 7 milliards d’euros à Air France, le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, a évoqué la mise en place d’un plan de soutien à l’aéronautique, conditionné par des mesures écologiques et impliquant la suppression de lignes intérieures. En effet, selon lui, « quand on peut faire le trajet en train en moins de 2h30, l’avion ne se justifie pas ».

Dans le rapport que j’ai eu l’honneur de déposer à l’automne 2019, intitulé Contribution du transport aérien au désenclavement et à la cohésion des territoires, je soulignais pourtant que l’activité économique et touristique, en particulier dans certains territoires fragiles, était subordonnée à l’existence de ces liaisons aériennes. C’est précisément la raison pour laquelle ces lignes, dites « d’aménagement du territoire », bénéficient d’un soutien de l’État et des collectivités territoriales pour combler leur déficit d’exploitation.

Or les nouvelles normes sanitaires imposées aux compagnies aériennes auront pour conséquence directe un moindre remplissage des avions, ce qui aggravera leur déficit d’exploitation, et une hausse du prix du billet, lequel est déjà très élevé pour les passagers.

Les aides financières des collectivités sont déjà extrêmement lourdes pour leurs budgets, alors qu’elles sont elles-mêmes fragilisées par la crise sanitaire.

Dans les départements excentrés et difficilement accessibles en train, la relance économique est liée à une reprise rapide de ces liaisons aériennes, attendue par tous les acteurs économiques.

Monsieur le secrétaire d’État, l’aide de l’État doit aussi signifier que les avions volent pour remplir une mission de service public. Quelles mesures le Gouvernement envisage-t-il pour éviter la fragilisation des lignes d’aménagement du territoire, dont les villes préfectures qu’elles desservent – Aurillac, Brive-la-Gaillarde, Le Puy-en-Velay, Rodez, Limoges, Agen, Castres, Tarbes – sont toutes situées à plus de trois heures de train de Paris…

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