Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Joël Bigot, je vais m’efforcer de répondre aux différentes questions que vous me posez.
Je déduis de votre introduction que vous êtes contre le déconfinement scolaire et que vous souhaitez que la réouverture des écoles ait lieu en septembre. Autrement dit, vous jugez – et vous devriez l’assumer – que les élèves, notamment de primaire, peuvent rester chez eux jusqu’au mois de septembre en dépit des conséquences sociales, sociétales et sanitaires qui en découlent et que nous mesurerons en ce moment même.
Vous êtes en droit de reprocher au Gouvernement d’avoir une préoccupation sociale plus forte que la vôtre. Il reste que cette préoccupation est réelle : le Gouvernement veut que les enfants retrouvent le chemin de l’école. En effet, loin d’être secondaire, l’école de la République est un élément fondamental en période normale, et encore plus fondamental en période de crise, à condition bien sûr d’avoir un protocole sanitaire strict.
Le protocole sanitaire qui est mis en œuvre est effectivement strict. Voudriez-vous qu’il ne le soit pas ? Ce protocole est exigeant pour nous tous et je l’assume : en cette période de crise, nous devons nous retrousser les manches afin de respecter ensemble les règles permettant de garantir la santé, et c’est ce que nous faisons.
Je me réjouis que les maires et l’éducation nationale coopèrent étroitement dans cet objectif. J’en veux pour preuve que plus de 90 % des communes rouvrent leurs écoles. Malgré les difficultés – si la période était facile, cela se saurait ! –, le travail engagé porte ses fruits. En période de crise, les obstacles doivent être surmontés ensemble.
C’est pourquoi je veux rendre hommage aux maires, qui, dans leur immense majorité, se sont retroussé les manches pour travailler avec les personnels des collectivités locales et de l’éducation nationale pour permettre aujourd’hui à 1 500 000 élèves de retrouver l’école. Nous voudrions que ce nombre soit plus élevé encore, mais il va augmenter au cours des prochaines semaines.
Enfin, nous avons vocation à accueillir les enfants des personnels soignants, y compris en zone rouge. Le cas échéant, je rectifierai ce qui doit l’être pour que nous puissions les accueillir comme nous les avons accueillis pendant la période de confinement. Nous n’avons alors rencontré aucun problème particulier : c’est bien la preuve que la préoccupation sociale est une question de volonté politique.