Les transferts de patients, début avril, ont été d'une utilité majeure et ont permis de faire jouer la solidarité nationale, mais il ne serait pas pertinent de réitérer ces opérations ; le suivi des patients n'y gagnerait pas. D'ailleurs, en cas de reprise de l'épidémie, les autres régions ne seraient pas moins exposées.
Nous encourageons les personnels à prendre des jours de repos et souhaitons obtenir une dérogation pour qu'ils puissent voyager à plus de 100 kilomètres de leur domicile. Pour les mois de juin, juillet, août et septembre, nous proposons des mesures d'assouplissement portant sur le rachat des comptes épargne-temps (CET), les congés, bonifiés ou non, etc.
Il est faux de dire que l'Hôtel-Dieu pourrait accueillir 100 lits de réanimation, car l'accès aux flux de gaz médicaux ou au courant alternatif n'y est pas possible. Pour ouvrir de tels lits, il faudrait casser le bâtiment, les chambres étant trop petites. Il faudrait par ailleurs faire venir des personnels d'autres hôpitaux. Nous avons préféré, par pragmatisme, ouvrir début avril, pour 89 patients, un bâtiment de soins critiques dont l'ouverture était prévue en octobre, et qui répond à toutes les conditions de sécurité.
J'ai en effet dit, fin mars, que nous avions besoin de respirateurs, de renforts de personnels, d'une première reconnaissance sous forme de primes et d'approvisionnements sécurisés. Nous avons obtenu satisfaction sur ces quatre points et n'avons pas connu de pénurie de médicaments.
Les acteurs hospitaliers ont permis de dépasser les problèmes structurels. Pour que ceux-ci ne reviennent après cette crise aiguë, il faut agir sur les causes.