Delphine O nous a appelés à la vigilance sur les possibles retours en arrière. Elle a précisé que la France défendrait le langage agréé. Nous sommes d'accord avec cette position, car nous avons vu, lors d'une conférence sous régionale à l'ONU, l'utilisation du terme « sex workers » réapparaître dans un rapport des ONG. Les associations françaises présentes ont pris l'initiative de rédiger un texte pour s'y opposer, qui a été signé par 72 associations et explique que le rapport en question ne reflète en rien notre position.
En effet, ce document revient sur le langage agréé des conventions internationales. Il est incompatible avec la Plateforme finale d'action de Pékin, avec l'agenda 2030 et l'ODD 5 et avec la Déclaration universelle des droits de l'homme (paragraphes 1, 2, 3 et 5). Nous demandons donc son remplacement par le terme « personne en situation de prostitution ». Le fait d'agréer l'expression « sex workers » constitue un changement complet sur la notion même de violence inséparable de la prostitution, alors que la France est un pays abolitionniste...
Nous avons écrit à la secrétaire d'État chargée des droits des femmes, au HCE et aux délégations aux droits des femmes du Sénat et de l'Assemblée nationale pour les informer de cette situation, mais nous n'avons reçu aucune réponse. Pour nous, ce texte, favorable à la libéralisation des « métiers » de la prostitution, est un véritable recul. Or la prostitution est une violence liée à l'exploitation du corps des femmes qui a un impact particulier sur les mineures migrantes. Elle renforce également les réseaux mondiaux de traite des êtres humains, qui rapportent plus que le trafic de drogue. Il faut que cette question fasse l'objet d'un examen complet lors du Forum Génération égalité. L'enjeu est d'enrayer tout recul.
Enfin, j'aimerais dire à l'ambassadeur du Mexique que les associations féministes organisent depuis trois ans une journée d'action le 8 mars qui porte également sur la grève des femmes.