Intervention de Bernard Charpentier

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 16 avril 2020 à 9h35
Audition en visioconférence des membres du groupe de travail de l'académie nationale de médecine sur les scénarios de sortie de crise de l'épidémie de covid-19

Bernard Charpentier, membre de l'Académie nationale de médecine :

a évoqué son intérêt pour la dimension européenne de la réponse à l'épidémie qui se nourrit de ses fonctions passées de président de la Fédération européenne des Académies de médecine et sa participation au Mécanisme de conseil scientifique auprès de la Commission européenne.

À l'heure actuelle, il n'existe malheureusement aucune coordination en Europe. D'un côté, certains pays, que les Allemands appellent le « Club Med », avec la France, l'Italie et l'Espagne, ont une forte mortalité, un nombre insuffisant de masques, de lits de réanimation, etc. ; de l'autre, l'Allemagne se découvre en parangon de vertu, parce qu'elle a plus de lits de réanimation, qu'elle pratique beaucoup de tests, qu'elle sait produire les amorces pour la PCR, dans le cadre d'une politique de Länder, ceux-ci étant compétents en matière sanitaire.

Le 12 avril, la présidente de la Commission européenne, Mme Ursula von der Leyen, a indiqué que les personnes âgées devraient rester confinées jusqu'au 31 décembre 2020 ; on peut regretter que la commissaire Mariya Gabriel, chargée de l'innovation, de la recherche, de la culture, de l'éducation et de la jeunesse, ne soit pas en première ligne. Cela obère la coordination entre les pays européens. Aucune politique commune n'a été initiée depuis un certain temps et l'Allemagne va commencer à déconfiner, comme l'Autriche, en indiquant qu'elle se réfère à certains pays d'Extrême-Orient, avec des tests, des tests, et des tests, comme l'a dit le président de l'OMS.

Il faut donc continuer à passer des messages en faveur d'une coordination européenne, au moins sur le plan de la recherche, alors que les sommes investies par l'Europe pour la recherche sur le Covid-19 sont faibles, environ deux fois 40 millions d'euros, ce qui est insignifiant par rapport aux 100 milliards d'euros actuellement prévus pour Horizon Europe. Il est également regrettable qu'à cause du Brexit, de nombreux commissariats sont désormais privés de fonctionnaires anglais efficaces et que les coordinations avec le Royaume-Uni sont désormais très ténues, voire inexistantes.

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