Intervention de Bernard Charpentier

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 16 avril 2020 à 9h35
Audition en visioconférence des membres du groupe de travail de l'académie nationale de médecine sur les scénarios de sortie de crise de l'épidémie de covid-19

Bernard Charpentier, membre de l'Académie nationale de médecine :

a indiqué que, selon la présidente de la Commission européenne, les personnes jeunes pouvaient supporter une contamination, alors que les groupes à risque, en particulier les personnes âgées - or l'Europe est le continent le plus âgé -, devraient rester confinés jusqu'au 31 décembre 2020, ce qui est extrêmement long. Une telle déclaration est uniquement motivée par des considérations politiques, la Commission européenne ne souhaitant pas être accusée de ne pas veiller à la santé de ses ressortissants.

En fin de semaine dernière, à l'hôpital Bicêtre - un hôpital de 1 200 lits en banlieue sud de Paris -, tous les services de réanimation étaient saturés de malades du coronavirus. Certains cas de mortalité étaient épouvantables. En particulier, pour les ECMO (circulations extracorporelles offrant une assistance à la fois cardiaque et respiratoire), la survie était pratiquement nulle. L'infection virale par le SRAS-CoV-2 donne des formes pathologiques totalement inconnues, en particulier des nécroses cutanées, comme par microvascularites. Une jeune femme de vingt-huit ans était sur le point de mourir d'une embolie pulmonaire bilatérale alors qu'elle ne présentait aucun facteur de risque. C'est une pathologie redoutable que l'on découvre, pour laquelle on donne maintenant systématiquement des anticoagulants, parce que les patients graves coagulent de façon tout à fait anormale. Actuellement, on s'en remet à une approche pragmatique, malheureusement.

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