Je vous remercie de la confiance que vous m'accordez pour présider nos travaux. Je m'associe aux paroles de soutien de notre président d'âge et vous dis également ma joie de vous retrouver par l'intermédiaire de l'outil numérique. C'est pour moi un grand honneur de présider les travaux d'une mission d'information, car, sénateur depuis 2017, c'est la première fois que j'accède à une telle responsabilité.
Cette mission s'inscrit dans la suite des travaux conduits par plusieurs de nos collègues, comme ceux de Mme Catherine Morin-Desailly, présidente de la commission de la culture du Sénat, qui a rédigé en juin 2018 un rapport d'information sur la formation à l'heure du numérique intitulé Prendre en main notre destin numérique : l'urgence de la formation, dont les préconisations demeurent d'actualité, ou ceux de Mme Pascale Gruny, membre de la présente mission d'information, qui nous apportera son expérience professionnelle et la vision de la délégation aux entreprises du Sénat pour laquelle elle a rédigé, en juillet 2018, un rapport d'information sur la transition numérique des PME intitulé Accompagnement de la transition numérique des PME : comment la France peut-elle rattraper son retard ? Je pourrais citer également le rapport d'information de M. Gérard Longuet, paru en octobre 2019, au nom de la commission d'enquête sur la souveraineté numérique, ou encore le récent rapport d'information de M. Jacques Genest, au nom de la commission des finances, sur l'implantation des services de l'État dans les territoires intitulé Agir pour nos concitoyens : redonner de la proximité et de l'efficacité à l'action publique dans les territoires. Enfin, on pourrait citer aussi le rapport d'information publié en janvier 2020 des députés Éric Bothorel et Laure de La Raudière sur la couverture mobile et numérique du territoire.
La crise sanitaire que nous traversons a montré, plus que jamais, le rôle du numérique dans notre société, et révélé l'ampleur du handicap dont souffre toute personne qui n'y a pas accès ou y a mal accès, pour quelque raison que ce soit.
Ce sujet est l'une de mes préoccupations. Sénateur d'un département rural, à l'exception du sillon mosellan et de l'ancien bassin houiller, j'ai constaté, comme nombre de nos collègues, le grand écart entre un État qui se dématérialise à grande vitesse et une formation aux usages numériques dispensée à petite vitesse.
J'ai ainsi posé une question écrite, en mars 2019, au ministre de l'éducation nationale, à laquelle il n'a toujours pas répondu d'ailleurs. Je l'interrogeais sur le fait, que, de l'aveu même de son ministère, « l'équipement informatique et numérique dans les écoles publiques du premier degré est moins généralisé que dans les établissements publics du second degré »... Dans une autre question, à laquelle il a été répondu, sur la dématérialisation des procédures administratives, j'ai plaidé pour une période de transition avec le maintien d'un canal d'accès traditionnel - papier ou téléphonique - aux services publics.