Les mesures annoncées jeudi dernier vont permettre de répondre aux besoins urgents du secteur. Elles étaient nécessaires. Pour autant, elles ne sont pas suffisantes, car le secteur du tourisme et des cafés, hôtels et restaurants est l’un des plus touchés par la crise sanitaire ; or plusieurs secteurs en dépendent.
Nous craignons que les mesures de relance annoncées ne profitent qu’aux acteurs les plus solides et les mieux dotés, c’est-à-dire à ceux qui auront encore les moyens d’investir en fin de saison, et aux territoires à forte rentabilité.
S’il faut des mesures d’urgence pour assurer le redémarrage, pour reprendre ensuite une pleine activité économique, le secteur aura besoin de lisibilité, de réservations et de revenus, bref, de travail, avant de pouvoir faire des projets et d’investir.
Pour cela, il faut d’abord des salariés travaillant dans de bonnes conditions, ce qui n’est pas le cas des saisonniers. Il faut ensuite des clients solvables. Or certains de nos concitoyens ont vu leurs revenus amputés et auront du mal à partir en vacances. Il faut enfin que les territoires dont le tourisme et l’agriculture sont les principales ressources demeurent attractifs.
Pour que le tourisme continue d’irriguer l’économie dans tous les territoires, il faut donc un soutien fort, à long terme, qui nécessite des mesures nouvelles.
Tout d’abord, il faut un calendrier de réouverture lisible pour les CHR, et pourquoi pas l’expérimentation d’une ouverture anticipée des cafés-restaurants dans des zones rurales peu denses. Ce sont parfois les seuls commerces dans les petites communes ; leur rôle touristique n’en est pas moins important.
Ensuite, il convient de mettre en œuvre un véritable statut du saisonnier, qui garantisse une meilleure indemnisation, un suivi social et médical, ainsi que des formations permettant des évolutions de carrière.
Il faut aussi une forte incitation à l’organisation de voyages et de sorties scolaires pendant les prochaines années, et un élargissement exceptionnel des chèques-vacances aux 50 % des Français au-dessous du revenu médian, par un abondement de l’État, ainsi que des collectivités territoriales et des comités d’entreprise volontaires.
Enfin, il faut apporter un soutien financier aux territoires en zone de revitalisation rurale, dont le tourisme constitue la principale ressource non agricole.
Monsieur le secrétaire d’État, pouvez-vous m’indiquer si le Gouvernement peut, rapidement, mettre en œuvre ces mesures de relance du secteur du tourisme ?