Intervention de Jean-Raymond Hugonet

Réunion du 19 mai 2020 à 14h30
Perspectives de la saison estivale notamment pour les activités touristiques et culturelles au regard de la situation liée à l'épidémie — Débat interactif

Photo de Jean-Raymond HugonetJean-Raymond Hugonet :

Depuis le 17 mars, le confinement, puis l’interdiction des rassemblements ont sonné le glas d’un très grand nombre d’événements culturels, brutalement interrompus. Les festivals ont payé un lourd tribut à l’épidémie, en étant bien souvent purement et simplement annulés. C’est l’ensemble du monde culturel qui est aujourd’hui plongé dans une profonde angoisse.

Même à l’heure du déconfinement, les conditions d’exercice de l’ensemble des activités liées à la saison culturelle estivale demeurent hautement compromises.

Une année sans festival priverait nos villes et nos villages d’un lien social fondamental, et c’est une partie de son âme que perdrait notre pays.

Il est déjà acté qu’aucune manifestation rassemblant plus de 5 000 personnes ne se tiendra cet été. Pour ces événements, l’unique question est désormais : comment l’État compensera-t-il le colossal manque à gagner ? Pour les autres, le Gouvernement doit se prononcer le 2 juin, avec la Fête de la musique en ligne de mire.

De nombreuses interrogations pèsent encore sur les deux semaines à venir.

Au Sénat, dans le cadre du groupe de travail « Création », et sous l’impulsion de notre collègue Sylvie Robert, nous avons auditionné M. Bertrand Munin, sous-directeur de la diffusion artistique et des publics à la DGCA (direction générale de la création artistique).

M. Munin dirige la cellule d’accompagnement des festivals, créée pour l’occasion, puisque le ministère n’avait pas d’approche globale des festivals. Il est parfaitement conscient des enjeux.

Les organisateurs souhaitent maintenant des informations précises : il est urgent que l’État fixe un cadre clair, pour la période courant jusqu’à la fin du mois d’août. Quelles règles de protection les structures devront-elles mettre en place pour leurs équipes, qu’elles soient administratives, techniques ou artistiques ? Quelles sont les conditions applicables en matière d’accueil du public ?

À ce stade, les annonces du Président de la République ne permettent pas de répondre à ces questions.

Le monde de la culture attend des réponses précises et pas des envolées lyriques.

Monsieur le secrétaire d’État, l’espoir est immense, la déception le serait aussi.

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