Monsieur le ministre, si l’école est libre et obligatoire jusqu’à 16 ans, elle est aujourd’hui devenue, Covid-19 oblige, libre et facultative…
Pour les enfants vivant au sein d’un foyer structuré, ce n’est pas un problème, car les professeurs font un travail formidable pour maintenir le contact et fournir des supports pédagogiques qui rendent la période tout à fait constructive pour les enfants bien accompagnés.
Seulement, tous les enfants ne sont pas bien accompagnés ; c’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles vous avez choisi de rouvrir les écoles. De fait, les enfants se trouvant dans ce cas ont besoin de l’école, même s’ils n’en sont pas toujours conscients, vivant parfois l’institution comme un lieu d’échec auquel ils préfèrent ne pas se confronter.
C’est pour ces enfants-là que vous rouvrez les écoles, mais ce sont ceux-là qui ne sont pas revenus… Ainsi, dans mon village, certains parents ne se sont même pas donné la peine de répondre aux professeurs sur leur souhait de remettre ou non leur enfant à l’école le 14 mai ; bien sûr, ils n’étaient pas présents à la rentrée, jeudi dernier – dans une des classes, cette situation concerne deux élèves sur vingt-cinq.
C’est aussi pour ces enfants-là que vous souhaitez créer les Vacances apprenantes : mais comment comptez-vous les toucher, ou plutôt toucher leurs parents ? Les services sociaux sont un premier relai, mais nous savons qu’il est insuffisant, surtout s’il s’agit d’inscrire ces enfants pour l’été 2020. Monsieur le ministre, quelle méthode et quels moyens comptez-vous mettre en place pour faire revenir ces enfants à l’école, pour leur faire connaître – ne serait-ce que cela –, ainsi qu’à leurs parents, les colonies de vacances en question et pour les faire adhérer à cette formule, et amener les parents à y inscrire leurs enfants ?