La lutte contre l'illectronisme est largement comparable à celle que nous menons contre l'illettrisme : il s'agit d'un enjeu national, auquel il faut une stratégie partagée et une méthode identifiée, le tout coordonné par un chef de file qui organise des conventionnements avec les acteurs territoriaux.
En matière d'illectronisme, deux publics distincts doivent être pris en compte : d'une part, la population générale à laquelle manquent certaines compétences numériques - et pour laquelle le développement d'opérations en entreprise ou par l'Éducation nationale peut être une réponse efficace - et, d'autre part, un public plus fragile sur l'ensemble des compétences de base. Les personnes en situation d'illettrisme utilisent souvent tablettes et smartphones - c'est le cas notamment dans le secteur de la livraison à domicile -, mais se trouvent en difficulté lorsque les versions sont trop souvent modifiées. Les changements de logiciels imposent à l'utilisateur de s'adapter. Or, une personne en situation d'illettrisme, qui s'est construit une stratégie d'utilisation de l'outil, risque d'être rapidement déstabilisée. C'est un sujet dont les concepteurs d'outils numériques doivent avoir conscience.