Ma question s’adresse à M. le ministre des solidarités et de la santé.
Les soignants n’ont pas attendu l’épidémie pour démontrer leurs compétences. Les Français qui ont eu à connaître l’hôpital avant la crise sanitaire tenaient déjà en haute estime le personnel soignant, car ils mesuraient déjà le dévouement des aides-soignants, des infirmiers, des médecins, des brancardiers, des agents de nettoyage. Depuis des mois, unanimement, ces personnels appelaient à l’aide et dénonçaient leurs conditions de travail.
Ne commettons pas une nouvelle erreur de diagnostic : le mal est profond, le mal est ancien. La réponse ne doit être ni contextuelle ni provisoire, ce qui serait pire.
Prescrire médailles et participation à un défilé guerrier est dans le meilleur des cas une blague de mauvais goût, dans le pire, une pique incendiaire.
Le Président de la République a annoncé un plan pour l’hôpital, dont on ignore tout pour le moment. Nous souhaitons tous en connaître les contours et son articulation avec l’ensemble des acteurs de santé. Nous nous méfions des discours de théâtre.
Ce plan sera-t-il pensé de façon locale, articulé autour des territoires et des professionnels de santé, qui sont au plus près des malades, mais aussi des dysfonctionnements organisationnels ?
Êtes-vous prêts à engager une véritable décentralisation de la décision et à prévoir autre chose que des agences régionales de santé, simples courroies de transmission de l’État central ?
En d’autres termes, êtes-vous prêts à rompre enfin avec le « fléau bureaucratique », pour reprendre l’expression récente, que, pour ma part, je n’aurais pas osé employer, des professionnels de médecine exerçant à l’hôpital public ?