Intervention de Catherine Fournier

Réunion du 20 mai 2020 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Versement d'une prime exceptionnelle pour les salariés des réseaux d'aide à domicile

Photo de Catherine FournierCatherine Fournier :

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, c’est une question partagée et portée par mon collègue Jean-Marie Vanlerenberghe que je vais poser.

Le 7 mai dernier, M. le Premier ministre annonçait le versement d’une prime au personnel des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), via l’assurance maladie, ce dont nous nous réjouissons tous, bien sûr. Il n’a en revanche pas eu un mot pour le personnel intervenant au domicile des personnes dépendantes. Il n’a rien prévu pour ces salariés engagés en première ligne depuis le début de la crise sanitaire et qui ont permis aux plus fragiles, âgés ou handicapés, d’être pris en charge et de mieux supporter l’isolement lié au confinement, contrairement à la promesse qu’il avait lui-même faite le 15 avril dernier.

Dans un communiqué publié le 11 mai, M. le ministre de la santé a cependant réaffirmé sa volonté d’accorder une prime à cette profession, tout en souhaitant que celle-ci soit financée et versée aux services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD) et aux services de soins infirmiers à domicile (Ssiad) par les conseils départementaux, dont c’est la compétence.

Or, vous le savez, ce mécanisme ne garantit pas une égalité de traitement des aides à domicile sur tout le territoire puisque le financement de cette prime dépendra de l’état budgétaire de chaque département. Il serait donc injuste que ces salariés pâtissent de la gouvernance dont ils dépendent.

La crise sanitaire a démontré leur dévouement, leur écoute ; ils forment un maillon essentiel dans la chaîne des soins. Par leur mobilisation, ils ont contribué à ce que l’hôpital ne soit pas submergé. Ils étaient présents, travailleurs de l’ombre, d’aucuns diraient « invisibles de la République ». La réalité est là : ils souffrent d’une faible rémunération, de l’ordre de 900 euros nets par mois, qui n’est pas en adéquation avec l’effort qu’ils fournissent.

Monsieur le secrétaire d’État, ma question est simple : allez-vous attribuer à cette profession, dans des conditions de justice et d’égalité territoriale, une prime financée par l’État et équivalente à celle que vous comptez verser aux personnels des Ehpad ?

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