Monsieur l'Ambassadeur, merci pour vos propos. Lorsqu'on s'intéresse à la Chine, on ne peut qu'être frappé par la réactivité de ce pays. Vous avez souligné le choc qu'avait créé l'épidémie sur place mais aussi sa capacité à camoufler certains éléments. Vous avez également souligné le poids du parti communiste chinois et l'action des comités de quartier. Vous n'avez pas évoqué l'utilisation ni le poids, par rapport à la population, des crédits sociaux. Ont-ils constitué un outil efficace dans la lutte contre la pandémie ? Comment ce contrôle a-t-il été vécu par la population chinoise ? Vous avez évoqué la capacité immédiate de la Chine à limoger les responsables politiques de la région de Wuhan. Comment ces limogeages ont-ils été vécus ? N'ont-ils pas fait naître des craintes du parti communiste chinois ?
Les Routes de la Soie, mises en place stratégiquement par la Chine dans tous les domaines, se sont impliquées dans les organismes mondiaux, notamment au sein de l'OMS. Nous voyons bien que le retrait relatif des Etats-Unis a permis à la Chine de s'immiscer dans les Instances de l'ONU, où elle a installé son narratif. Le soutien qu'elle a apporté à l'Ethiopie, notamment, lui a permis de museler les critiques quant à son attitude de camouflage du virus et de la propagation de l'épidémie au cours de sa première phase. Comment percevez-vous cette présence de la Chine dans les Instances internationales ?
Ma dernière question portera sur l'Europe, à la lumière notamment des déclarations récentes de Josep Borell. Comment percevez-vous la rétention d'informations, en Chine, vis-à-vis de la population chinoise concernant les aides européennes ? Les ambassades européennes présentes en Chine se coordonnent-elles dans la bataille des récits et mènent-elles des actions conjointes ? Quelles conséquences cette situation pourrait-elle avoir sur les négociations actuelles et à venir entre l'Europe et la Chine concernant les Routes de la Soie ? Pascal Allizard a fait référence au format des « 17+1 », au regard desquels des craintes se font jour. Dans la mesure où l'Europe est en train de prendre conscience de l'impact des différentes politiques chinoises coordonnées sous l'ombrelle des Routes de la Soie, la situation actuelle devrait permettre à l'Europe de faire preuve d'une plus grande réactivité.