Monsieur l'Ambassadeur, ma question porte sur l'évolution possible des relations avec la Chine. Vous avez décrit, Monsieur l'Ambassadeur, la montée de la bataille des narratifs et souligné que nous n'aurions rien à gagner à nous laisser entraîner dans une nouvelle guerre froide. Mon inquiétude porte justement sur ce point. Je perçois, dans le débat politique en France, une évolution qui m'inquiète à la faveur de la crise du Covid. Je ne vois pas, au regard des fondamentaux de la situation, quel intérêt nous aurions à nous éloigner de la recherche d'un multilatéralisme qui ne cède rien sur nos valeurs, notamment sur la question des droits humains, mais permette de travailler avec ce grand pays qu'est la Chine, même si les systèmes politiques diffèrent.
Non seulement la crise ne doit pas nous faire quitter cette route, mais les questions posées par la pandémie nous inviteraient même plutôt, me semble-t-il, à travailler avec davantage de détermination dans cette voie. Or j'ai l'impression que le discours politique pourrait emprunter un autre chemin. Je ne vois pas quel intérêt nous aurions à emboîter le pas à la politique de Trump sur ce point. Je ne pense pas que la rhétorique anti-chinoise puisse constituer un facteur d'unification européenne. Elle pourrait aussi nourrir la montée de populismes dangereux en Europe. Comment percevez-vous les intentions des Chinois de ce point de vue et quel vous paraît être le chemin à emprunter pour notre diplomatie ?