Il faut rester prudent sur l'impact sanitaire du Covid-19 en Afrique : pour l'instant, il n'y a pas de cataclysme. Il faut tout faire, en tous cas, pour le limiter. Sur l'impact économique, je suis d'accord avec vous, il ne doit pas être sous-estimé. Il sera diversifié selon les pays. En 2008, on a vu que les économies africaines étaient très résilientes et, pour l'instant, les chiffres du FMI montrent que l'impact est moindre qu'en Europe. Le vrai problème est d'apporter des liquidités, car il n'y a pas de BCE ou de Fed en Afrique ! Les 100 milliards d'euros évoqués doivent être réunis en mobilisant plusieurs instruments : dette, droits de tirage spéciaux, capacités des banques publiques de développement... La macroéconomie ne doit pas nous faire oublier la microéconomie : ces liquidités doivent se transformer, au niveau de l'entreprise, en investissements, en emplois, en actions. C'est le rôle de passeur des banques publiques, et notamment celui de Proparco, dont je demanderai au directeur général de se rapprocher de vous, ainsi que de vos collègues députés. Il n'y a pas de raison pour que le groupe AFD ne développe pas un produit passant par le réseau de banques locales que Proparco a constitué depuis 40 ans, et adapté à la crise actuelle - pourvu que le Gouvernement ne s'y oppose pas, bien sûr.