Intervention de Daniel Agacinski

Délégation aux entreprises — Réunion du 25 mai 2020 à 17h00
Audition de M. Gilles de Margerie commissaire général de france stratégie sur l'impact de la crise en matière de recrutement et de responsabilité sociétale des entreprises

Daniel Agacinski, Chef de projet :

Enfin, M. Daniel Agacinski, Chef de projet, a présenté les premiers résultats de l'appel à contribution du 1er avril relatif à « l'après-covid », issu d'un séminaire de France Stratégie sur la soutenabilité de notre modèle de développement.

L'après-crise sanitaire appelle à refondre partiellement le référentiel des politiques publiques, trop souvent sous la pression du court terme. Dans cette perspective, un appel à contribution a été publié autour de sept axes de questionnement : les attentes à l'égard de la puissance publique ; le modèle social le plus adapté pour répondre aux vulnérabilités révélées par la crise ; les interactions entre la mondialisation et la pandémie ; les relations entre savoir et pouvoir ; les interrogations sur les nouveaux usages du numérique ; les interdépendances et l'autonomie ; la réorientation du modèle économique pour une croissance soutenable.

Les pages de consultation du site ont été consultées 2 300 fois et 337 contributions ont été reçues.

Ce qui converge dans les contributions, c'est un appel à une approche globale de la transformation sociale, centrée sur la transition écologique ; l'importance des savoir fondamentaux ; la valorisation de la proximité ; la volonté d'une reprise en main des temps, des flux technologiques autour de la notion des « communs » ; la critique de la culture de l'efficience dans la gouvernance publique au détriment de la robustesse et de la résilience. L'accent est mis sur les compétences et les savoirs faire.

Ce qui divise et ne fait pas consensus dans ces contributions sont des questions fondamentales sur la restauration du rôle de l'État, entre le retour de la planification ou comme un État facilitateur ; sur l'impact de la technologie comme outil d'émancipation ou au contraire comme verrou empêchant la transition ; sur le découplage entre croissance et empreinte environnementale soit par le nucléaire, soit par la croissance verte et la sobriété ; sur l'échelon pertinent de décision, l'Europe ou la France, et la rénovation de la démocratie, avec le référendum ou la convention citoyenne ; sur la régulation de la finance entre mesures coercitives ou incitatives.

Des propositions plus originales ont été émises comme la relance de la cartographie des risques majeurs pour orienter l'action publique, le développement de l'expertise de controverse et de la prospective territoriale, la création d'un ministère de la transition citoyenne de l'administration, la création d'un revenu de transition écologique en contrepartie d'activités orientées vers l'écologie et le lien social (agro-écologie, permaculture, artisanat, low tech), l'adaptation de la PAC aux spécificités d'outre-mer, la mise en valeur de la notion de right tech, alternative à la high tech et à la low tech et qui serait la bonne technologie utilisée de manière frugale au bon moment et bon endroit, la diffusion d'une application d'échange de lieux d'emplois (JobilX) pour minimiser les déplacements domicile/travail des salariés, testée chez Franprix.

Ces contributions seront mises en ligne et mise en discussion en juin prochain.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion