Intervention de Élisabeth Lamure

Délégation aux entreprises — Réunion du 25 mai 2020 à 17h00
Audition de M. Gilles de Margerie commissaire général de france stratégie sur l'impact de la crise en matière de recrutement et de responsabilité sociétale des entreprises

Photo de Élisabeth LamureÉlisabeth Lamure :

À la question de Mme Élisabeth Lamure sur les points saillants issus de cette étude, M. Agacinski a insisté sur la nécessité pour les contributeurs de penser ensemble des impératifs qui paraissaient jusqu'ici irréconciliables, rendue encore plus urgente avec la crise du covid-19 et l'horizon de sortie de crise. Il a rajouté que le but de France Stratégie avec cette initiative n'était pas forcément de déterminer quelle proposition était la plus intéressante mais d'être le carrefour de l'opinion publique et des pouvoirs publics, plutôt qu'un acteur de la décision. Cette initiative permet d'esquisser des mondes possibles dont le politique choisira de faire usage ou non, elle permet d'esquisser des lignes de force et de lignes de fractures qui peuvent éclairer une partie du débat public ou, en tout cas, en clarifier certains des termes.

À une question sur le choc que subira la génération qui rentrera sur le marché du travail à l'issu de la crise, et plus particulièrement les apprentis qui risquent de se retrouver sans contrat, et sur l'opportunité de prolonger d'un an les contrats d'apprentissage, M. de Margerie a indiqué que France Stratégie n'avait pas travaillé spécifiquement sur l'apprentissage. Il a néanmoins assuré qu'il s'agissait d'un sujet bien identifié par les pouvoirs publics, et notamment le ministère du Travail, qui recherche activement des solutions.

Interrogé sur l'existence d'une stratégie numérique au sein de l'Éducation nationale et sur la manière d'orienter massivement les employés vers les formations numériques grâce au CPF dans le cadre de la formation continue, M. de Margerie a répondu que le sujet du numérique dans l'éducation était un sujet encore en phase exploratoire pour France Stratégie. Il a expliqué que lorsque l'on regarde l'usage des technologies numériques dans les formations dans le sens le plus générique du terme, ces technologies ont principalement été utilisées dans les formations supérieures et continues et très peu à l'école. Le poids économique des investissements dans le numérique est réalisé à 90 % en dehors du monde de l'école. Or, il est à noter qu'une large majorité des élèves a pu garder une forme de lien avec les enseignants pendant le confinement grâce aux outils numériques. Ainsi, quand la nécessité est là, quand le sort de la formation des enfants est en jeu, nous sommes collectivement capables de choses inimaginables il y a quelques mois. Il a souligné que ces dispositifs étaient bien sûr perfectibles avec un certain nombre de décrocheurs, mais que les résultats de cette expérience étaient malgré tout au-delà des espérances de chacun. Au sujet des formations pour adultes, il a rappelé que les technologies numériques étaient plus facilement adoptées dans ce cadre et qu'il était permis d'espérer que le CPF (compte personnel de formation), avec son accessibilité sur n'importe quel téléphone portable et l'appropriation dont il fait l'objet par les citoyens, permettrait des changements importants dans les usages numériques. Il a insisté sur l'accord exprimé par tous les partenaires sociaux depuis deux semaines sur la priorité que représente l'effort de formation pour la sortie de crise. Cet effort répond d'une part à des évolutions des processus de travail issues de la crise sanitaire et, d'autre part, à l'accélération de programmes de formation par la crise, programmes qui auraient autrement été mis en place au long cours.

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