Je me suis déjà exprimé sur ce sujet lors de la discussion générale. Je profite de l’intervention du président Retailleau pour lui dire que, ce jour-là, je l’avais suivi à la télévision ; il existe en effet deux catégories de parlementaires en ce moment, ceux qui sont dans l’hémicycle et ceux qui regardent les débats à la télévision.
Le 2 mai dernier, le ministre Olivier Véran disait dans une interview au journal Le Monde que la quarantaine serait pour tout le monde ; le 3 mai, le Président de la République nous annonçait qu’elle concernerait les personnes résidant en dehors de l’Union européenne, de l’espace Schengen et du Royaume-Uni où je vis ; le lendemain, dans l’hémicycle, Olivier Véran reculait soudainement sur ce point en répondant au président Retailleau que des États au sein de l’espace Schengen figureraient peut-être dans la liste des pays dont les ressortissants se verraient appliquer la quarantaine.
Tout cela n’a aucun sens ! Après neuf semaines de quarantaine au Royaume-Uni, on a certainement moins de risque d’avoir le Covid-19 que les sénateurs qui siègent dans cet hémicycle chaque semaine. Le problème est de savoir non pas d’où viennent les gens, mais s’ils sont porteurs de la maladie ou s’ils étaient auparavant en quarantaine. Il faut s’intéresser non pas au pays dont ils sont originaires, mais à eux, à leur situation personnelle, au risque de transmettre le virus, car c’est contre la transmission de celui-ci que l’on se bat.
Ce qui me gêne dans cette approche par pays, c’est que l’on bloque les gens et qu’on leur impose une quarantaine, parce qu’ils viennent d’un pays donné. Non ! Il faut les tester et vérifier s’ils sont ou non porteurs du virus. Cette quarantaine ne vaut que pour les personnes potentiellement à risque. Il ne faut pas s’arrêter à des considérations géographiques.