Intervention de Yvon Collin

Réunion du 27 mai 2020 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Conséquences de la décision de la cour constitutionnelle de karlsruhe

Photo de Yvon CollinYvon Collin :

La semaine dernière, la France et l’Allemagne ont dévoilé une proposition de mise en œuvre d’un plan de relance de 500 milliards d’euros sur la base d’un emprunt communautaire.

Dans le contexte de récession dramatique qui menace nos économies, cette initiative franco-allemande est une nécessité, et tout doit être mis en œuvre pour qu’elle aboutisse. Elle est nécessaire pour l’Europe, car, soyons honnêtes, le plan de relance de la Commission européenne, dont une partie est fondée sur des prêts et des effets de levier, ne suffira pas à amortir la récession.

Ne soyons pas dupes : ce plan est aussi une nécessité pour l’Allemagne, qui, on le sait, tire sa croissance de ses exportations vers les États-Unis et la Chine, à hauteur de 200 milliards d’euros, mais aussi et surtout de ses 500 milliards d’euros annuels d’exportations vers les autres pays de l’Union européenne. Comme le dit Jean-Pierre Chevènement, il n’y a pas d’inquiétude à avoir : les Allemands ne scieront pas la branche sur laquelle ils sont assis ! Cet accord franco-allemand est donc bienvenu, d’autant que la décision de la Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe sur la légalité de la politique monétaire de la Banque centrale européenne avait jeté un grand froid. Je rappelle que cette décision remet en cause la solidarité des dettes par le biais monétaire. Le choix franco-allemand d’une approche budgétaire pour soutenir les pays endettés pourrait marquer un tournant.

Ce plan traduit-il la solidarité tant attendue par les États membres les plus fragilisés par les conséquences économiques de la crise du Covid-19 ? Ouvre-t-il enfin la voie à la mutualisation des dettes, que Berlin avait toujours refusée jusque-là ? Est-il une réponse à la décision de la Cour constitutionnelle allemande, qui aurait pu affaiblir la politique économique européenne et mettre en péril la zone euro ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion